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Les « ghettos de luxe » de Bruxelles

Le gouvernement de (la région belge) Bruxelles-Capitale a demandé au Bureau de liaison Bruxelles-Europe une étude sur la vie des expatriés à Bruxelles (qui représentent 12,7% des emplois, dans leur immense majorité des fonctionnaires des institutions européennes).

L’étude, réalisée sous la direction du président du BLBE Alain Hutchinson, est publiée. Elle avait pour but de voir si « l’image des expatriés bruxellois vivant dans une île élitiste reflétait vraiment la réalité ». La conclusion est que c’est bien le cas. Près de 74% des expatriés reconnaissent ouvertement que « la communauté internationale vit dans son propre monde et a peu de contacts avec les autres résidents de Bruxelles ». Une conclusion qui ne surprend pas du tout Alain Hutchinson, car elle ne fait que confirmer que les expatriés « vivent entre eux » dans des « ghettos de luxe ».

Normal, puisque 80% d’entre eux pensent qu’il y a trop d’ordures dans les rues de Bruxelles, et 68,2% qu’il y a « beaucoup de pauvreté » dans la ville, sans parler de l’insécurité endémique. De ce fait les gens des ghettos de luxe, quoique théoriquement européistes, ne sont que 13,7% à voter aux élections locales, à peine plus que la moyenne européenne de 10%.

Alain Hutchinson ne cache pas que certaines questions n’ont pas été posées, car il y a des tabous qu’il faut respecter. Il en oublie un, d’ailleurs : le fait qu’un tiers de la population bruxelloise soit composé d’« immigrés non européens » (dont les garçons s’appellent Mohammed, premier prénom bruxellois depuis plusieurs années).

Mais un autre tabou est celui des revenus des expatriés des institutions européennes. « La question n’a pas été posée », dit Alain Hutchinson, car tout le monde sait que les salaires des fonctionnaires européens sont « évidemment beaucoup plus élevés que le salaire moyen des résidents bruxellois ». Forcément. Sinon il n’y aurait pas de « ghettos de luxe »…

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