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6e dimanche après la Pentecôte

Le récit évangélique de la miraculeuse multiplication des pains (Marc., VIII, 1-9) met en évidence le contraste qui existe entre la Providence de Dieu et celle des hommes. Ceux-ci ne font que mettre des entraves et susciter des difficultés à la faveur que Jésus veut faire aux foules ; la divine Providence au contraire surmonte tout obstacle et répand largement ses grâces. Combien donc est-il mieux de mettre dans le Seigneur cette confiance que, trop déraisonnablement, on place parfois dans les pauvres créatures.

La multiplication des pains symbolise la Très Sainte Eucharistie ; aussi, dans l’art antique des catacombes, voyons-nous souvent rapprochées du banquet eucharistique, les sept corbeilles contenant chacune autant de pains marqués d’une croix, ceux précisément que Jésus bénit et multiplia dans le désert. De fait, le lien entre les deux miracles est intime et profond. Les sept pains bénits par le Christ dans le désert et qui suffisent à rassasier quatre mille personnes environ, symbolisent le Christ Lui-même, qui, dans l’Eucharistie, avec un même pain, nourrit pour la vie éternelle l’humanité tout entière.

Le même symbole se cache sous la figure du poisson, si populaire durant les premiers siècles de l’Église. L’ΙΧΘΥΣ (1) céleste auquel participent les fidèles, est le Sauveur des Saints, lequel, selon l’épitaphe célèbre de Pectorius (2), se met entre les mains de ses amis, afin de les nourrir d’un aliment immortel tandis qu’ils sont encore ici-bas.

(…)

Le miracle de la multiplication des pains symbolise aussi la divine Eucharistie en ce que la distribution du pain miraculeux ne fut pas accomplie directement par le Sauveur, mais fut confiée aux Apôtres, tout comme après l’Ascension fut confiée à eux-mêmes et à leurs successeurs la distribution du Pain Eucharistique. Dans les deux cas, le Christ est l’agent principal, et les Apôtres sont seulement ses instruments. Lors de la distribution du pain miraculeux, celui-ci se multiplie entre leurs mains à mesure qu’ils le rompent et le donnent aux foules affamées ; dans la distribution de l’Eucharistie, ainsi que le chante si bien saint Thomas :

« Sumit unus, sumunt mille ;
Tantum isti quantum ille,
Nec sumptus consumitur. » (3)

Bienheureux cardinal Schuster

(1) Ichtys, en grec le poisson. Les lettres sont les lettres initiales de Iessous Christos Theou, hYios Soter : Jésus-Christ Fils de Dieu Sauveur. D’où le poisson comme symbole du christianisme, et signe de reconnaissance sous la persécution.

(2) Ô race divine du Poisson céleste,
Garde une âme pure parmi les mortels
Parce que tu as reçu la source immortelle,
Rajeunis ton âme, ami, dans les eaux divines,
Par les flots éternels de la sagesse qui donne les trésors.
Reçois l'aliment doux comme le miel du Sauveur des Saints,
Mange à ta faim, bois à ta soif,
Tu tiens le Poisson dans les paumes de tes mains.
Nourris-nous donc, Maître et Sauveur, avec le Poisson.
Qu'elle repose en paix, ma mère
Ainsi je te prie, (toi) Lumière des morts.
Aschandius, mon père, aimé de mon cœur,
Avec ma douce mère et mes frères,
Dans la paix du Poisson, souvenez-vous de votre Pectorius.

(3) Un seul le reçoit, mille le reçoivent : celui-là autant que ceux-ci : on s’en nourrit sans le consumer.

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