L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a adopté hier une résolution par laquelle elle dénonce le recours excessif à la force contre des manifestants pacifiques au cours des manifestations contre la loi Taubira.
En fait le projet de résolution concernait… la Turquie. Mais l’infatigable Luca Volontè, président du groupe PPE, a réussi à faire passer un amendement ajoutant la France, avec ce paragraphe :
« Plusieurs manifestations contre le mariage entre personnes de même sexe, organisées à Paris entre le 24 mars et le 27 mai 2013 (“Manif pour tous”) et impliquant plus de 2 millions de personnes, ont déclenché l’intervention des forces de l’ordre; celles-ci ont, notamment, eu recours aux gaz lacrymogènes à l’encontre de manifestants pacifiques. Quatre personnes ont été blessées et plusieurs centaines ont été arrêtées. »
La veille, Luca Volontè et le Centre européen pour le droit et la justice de Grégor Puppinck avaient fait auditionner Ludovine de la Rochère (la Manif pour Tous), Béatrice Bourges (le Printemps français) ainsi que des Veilleurs.
Naturellement, le gouvernement français est furieux de se voir dénoncé comme un gouvernement de répression policière par la représentation parlementaire de toute l’Europe, mais plus encore de se retrouver en compagnie du gouvernement turc qu’il avait lui-même dénoncé.
Et Najat Vallaud-Belkacem, qui avait eu le culot d’exiger le huis-clos pendant son intervention au cours du débat, a déclaré que le vote de cette résolution résultait d'un « jeu politique » visant à « mettre sur le même plan un pays comme la France et un pays comme la Turquie ».
Pas sûr que ce genre de déclaration soit de la meilleure diplomatie…
Quoi qu’il en soit, le combat continue au Conseil de l’Europe : le même 26 juin, 24 députés de l’Assemblée parlementaire ont signé un nouveau projet de résolution, demandant qu’une procédure de suivi soit entamée pour la France. Autrement dit que l’organisme ad hoc enquête sur le respect des droits de l’homme en France…