Il n’y a aucune mention de saint Guillaume dans le bréviaire bénédictin (du moins le mien : 1955), alors qu'il fut non seulement un moine bénédictin mais le fondateur d’une branche bénédictine.
Si quelqu’un a une explication de cette absence insolite…
Commentaires
Je n'ai pas d'explication, mais puis simplement vous dire que saint Guillaume figure au propre de la province française de la Congrégation Cassinaise de la primitive observance (devenue "de Subiaco"), à laquelle appartenait Tournay, où dom Gérard commença sa vie monastique (propres de 1933 et 1957). En toute logique, il doit être célébré au Barroux. Il faudrait consulter leur Ordo en ligne.
En revanche, il est absent du calendrier solesmien de 1925 et 1939...
Bien à vous.
En effet il y a une mémoire de saint Guillaume au Barroux, avec comme référence le "propre de la province de France".
Merci pour cette précision. Mais la question demeure...
Je viens de découvrir dans mon Graduale Romanum de 1961 un addendum de 44 pages intitulé "Missae Propriae Ordinis Sancti Benedicti", imprimatur 16 avril 1955... mais il n'y a pas de Saint Guillaume.
----------
Tiens, rien à voir avec le sujet du message mais une curiosité : dans cet addendum il y a les anciens propres de l'Assumption (Intr. Gaudeamus, etc.) avec en précision : "In aliquibus locis".
Dans mon bréviaire monastique de 1955, les deux offices de l'Assomption, l'ancien et le nouveau, sont au choix.
Je reviens bien tard sur cette question, mais il me semble que le calendrier de l'Ordre, approuvé le 28 avr. 1915 puis le 5 nov. 1960, a comme anticipé la prescription conciliaire suivante : "on n’étendra à l’Église universelle que les fêtes commémorant des saints qui présentent véritablement une importance universelle" (SC 111).
J'ai lu cette observation quelque part, mais où? De fait, il y a une similitude entre le calendrier bénédictin de 1960 et celui de l'Eglise universelle de 1969. Il y a beaucoup moins de fêtes de 1° et 2° classe dans l'OSB d'avant Vatican II que dans le Romain de la même époque, par exemple (cf. Marie Reine, le Précieux Sang, Ste Anne, S. Joachim, le Coeur imm. de Marie...).
Pour revenir à saint Guillaume, son importance au sein de l'OSB a fortement diminué, car des monastères qu'il a fondés ne subsiste que Montevirgine, d'après les Bénédictins de la Rue de la Source ("Vies des Saints et Bienheureux...", 25 juin). D'après Schuster, sa congrégation, "comme elle était sur le point de disparaître, elle se fondit, dans la seconde partie du XIXe siècle, avec celle des Bénédictins de Subiaco" (LS, 25 juin).
Merci.
Mais cela répond moins à la question que votre première réponse...
Je ne parle pas du calendrier de 1960 mais de mon bréviaire de 1955.
Les fêtes que vous évoquez sont des très récentes (en dehors de sainte Anne et saint Joachim qui sont fêtés ensemble), et liturgiquement contestables, il n'est pas étonnant que les bénédictins ne les aient pas adoptées, de même qu'ils n'ont pas accepté la révolution du bréviaire faite par saint Pie X qui voulait pourtant l'imposer à tous.
En effet la fondation de saint Guillaume n'a pas été florissante. Est-ce une raison suffisante pour qu'il ne soit pas célébré ? Je ne le pense pas, puisqu'il est dans le calendrier romain; et je crois bien que c'est le seul saint bénédictin qui ait une fête dans le calendrier romain et qui soit ignoré du calendrier bénédictin. C'est là précisément qu'est l'anomalie.
A mon tour d'apporter un élément de réponse. Je viens d'aller voir dans le Breviarium benedictinum latin-français de 1725, et il y a une fête double de saint Guillaume le 25 juin. Elle aurait donc été supprimée en 1915 pour cause d'extinction de la fondation ? C'est mesquin, non ? Ou alors les bénédictins avaient déjà commencé à mettre en oeuvre le principe de 1969 en 1915...
Je parlais du calendrier de 1960 parce qu’il est assez similaire du précédent. Il faudrait voir si le Bréviaire monastique de la fin du XIXe siècle - tout juste postérieur, je crois, à la création de la Confédération - fête saint Guillaume. Quant à votre bréviaire de 1725, ne suit-il pas le calendrier particulier d’une Congrégation ? L’Ordre de saint Benoît n’est pas un Ordre au sens moderne du terme…
P.S.: 1969 est après 1915... Il faut dire que Pie X a montré l'exemple en avalisant la suppression de l'antique Ordo psallendi romain (1911).
Ce bréviaire de 1725, que j'ai trouvé au hasard de mes recherches sur internet, entièrement (quatre parties) numérisé par Google, est seulement indiqué comme bréviaire monastique "à l'usage des religieuses bénédictines", et l'auteur anonyme (janséniste) des traductions le dédie "à son altesse sérénissime madame d'Orléans abbesse de Chelles".