Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Voilà, voilà…

Le pape François a « débloqué la cause de béatification de Mgr Romero », a annoncé… Mgr Paglia, le président du Conseil pontifical pour la famille (qui a fait récemment parler de lui pour ses déclarations sur les droits des homosexuels…). Ce qui a été ensuite confirmé à l’agence I-Media.

Mgr Romero était, nous rappelle-t-on, « une icône dans les milieux progressistes », et « des catholiques contestataires comme Jacques Gaillot ou Hans Küng déploraient depuis des années » que le procès en béatification, ouvert en 1996, ait été bloqué à Rome par Jean-Paul II puis Benoît XVI…

Addendum

Mgr Paglia est le postulateur de la cause...

Commentaires

  • Va pour Jacques Gaillot mais je ne vois pas en quoi Hans Küng pourrait être encore qualifié de "catholique" , même "contestataire". A ce compte-là Luther et Calvin aussi pourraient être considérés comme des catholiques, un peu contestataires sur les bords,certes...
    Mais il est vrai que mes compétences théologiques sont très limitées.

  • Mon cher Yves, quelles sont vos sources ? Je sais que l'on parle d'un miracle attribué par Jean-Paul II et reconnu par les médecins du Vatican, mais je n'ai pas entendu parlé de la cause que vous évoquez .

  • J'ai trouvé cette information sur le site de la Croix. Jean-Paul II et Benoît XVI, n'étaient pas si opposés que cela à cette béatification.
    http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Mgr-Oscar-Romero-pourrait-etre-bientot-beatifie-2013-04-22-951252

  • Reconnaissez que ça laisse 3 possibilités : une bonne, une moins bonne et une mauvaise.

    La bonne serait que, d'une part, Gaillot et Küng (je laisse de côté Mgr Paglia, qui n'est que le messager dans cette affaire) aiment Mgr Romero, mais parce qu'ils se trompent complètement sur lui (ça ne serait guère surprenant, ces gens ont un peu tendance à se tromper sur tout et tout le monde. Après tout, d'après eux Jésus n'est pas Dieu le Fils, incarné pour que l'homme devienne Dieu, Ressuscité et Vivant pour l'Eternité, mais un gentil rabbin libéral dont le cadavre a été mangé par les chiens) et Mgr Romero est en réalité un saint, martyr parfaitement orthodoxe (mon petit doigt me dit que Mgr Romero était un admirateur de l'Opus Dei, partisan de la canonisation de saint Josemaria Escriva et que Benoît XVI et Jean-Paul II n'étaient en fait pas opposés à sa canonisation...), ses admirateurs apostats se trompent complètement en voyant en lui un christo-marxiste apostat comme eux ; ET, d'autre part, le Pape François souhaite le canoniser parce qu'il a, lui, une perception correcte de Mgr Romero. Ca serait donc une bonne possibilité puisque Mgr Romero serait canonisé à raison, pour de bonnes raisons.

    La moins bonne serait que ses admirateurs apostats se trompent et Mgr Romero est effectivement un saint martyr orthodoxe MAIS le Pape François ne souhaite pas le canoniser parce qu'il a, lui, une perception correcte mais au contraire en se basant sur une perception erronée (semblable à celles des admirateurs apostats) mais qui lui semble bonne à lui. Ca serait une moins bonne possibilité puisque Mgr Romero serait canonisé à raison, mais pour de mauvaises raisons. Mais ce serait quand même un nouvel exemple de Dieu transformant un mal en un bien.

    La mauvaise serait que ses admirateurs apostats ont raison sur lui. Dans ce cas, mais dans ce cas seulement, Mgr Romero serait canonisé à tort.

    Laquelle de ses possibilités est correcte ? Je ne puis en juger avec certitude mais ce que j'ai lu sur le blog de mon petit doigt ;-)me permet d'espérer que l'on est en fait dans la bonne ou, au pire, la moins bonne possibilité et Mgr Romero est un saint martyr orthodoxe. Et ses admirateurs apostats se plantent sur lui, comme ils se plantent sur le Christ, comme ils se plantent sur tout depuis très longtemps.

  • Assez d'accord avec vous les Gaillot et cie ont fabriqué pour leur cause propre un mgr Romero.
    Par ailleurs les temps ont changé et ces agi-pro "catholiques" des années 70-80 ne seraient aujourd'hui que des vieillards ressassant leurs petites histoires entre eux s'il n'y avait pas les médias qui se servaient d'eux pour attaquer l'Eglise.
    Aujourd'hui le danger, alors que l'URSS a disparu, ce n'est plus la théologie de la libération stricto sensu (là aussi la nouvelle génération de prêtres a une autre vision des choses) mais le Nouvel Ordre Mondial (mariages gay, planning familial) et leur bras armé onusien, ainsi que les sectes et les néoprotestants bras armées étatsuniens.
    Mgr Romero a eu ses faiblesses d'homme dans une situation particulièrement difficile mais il n'était pas stricto sensu un apôtre de la théologie de la libération et respectait Rome. Il est peut-être mort dans des conditions de martyrs et il mérite peut-être par rapport aux critères de toujours à Rome et pas par rapport aux critères du monde en surtout celui des Kung et cie.
    Donc pour moi, ce n'est pas la fin du monde. Il y a bien d'autres sujets de préoccupation actuellement.
    Ici http://benoit-et-moi.fr/2010-I/0455009cf20867a07/0455009d160cfda01.html
    quelques éléments intéressants sur la personnalité de mgr Romero quelques heures avant sa mort.

  • Je trouve ceci très inquiétant.

  • Je rejoins l'analyse de Thibault est reste personnellement convaincu, jusqu'à preuve du contraire, que la bonne raison et la vraie raison.

  • Que la bonne possibilité est la vraie raison, voilà ce que je voulais dire.

  • Il est important de rappeler que la règle canonique __ lorsqu'il s'agit d'un martyr __ n'exige la reconnaissance d'aucun miracle préalable à la béatification et à la canonisation. Il suffit de la reconnaissance de l'héroïcité des vertus.

    Bien des saints martyrisés, par exemple pendant la Révolution française et pendant la Guerre Civile espagnole, ont été béatifiés et canonisés ipso facto du fait de leur martyr, sans nécessité de constater au préalable des miracles par leur intercession. Pour Mgr Romero, martyr, ce sera la même procédure, strictement canonique et légitime.

  • La beatification de Pie douze est cette fois ci passée a la trappe

  • Dans son encyclique Pascendi de 1907,saint Pie X a écrit:"les Catholiques libéraux sont les pires ennemis des Catholiques intégraux car c'est du dedans qu'ils trament la ruine de l'Eglise".
    Je lis cela dans un hebdomadaire bien connu et je crois que c'est vrai.

  • Oui, une fois de plus, malgré le Père Gumpel qui se bat pour que PieXII soit canonisé, rien n'y fait !

    Ce père est basé au Vatican et fait partie de la Congrégation qui étudie la cause des saints "à devenir' Un courrier que je lui avais adressé au sujet des doutes sur J-Paul II avait été subtilisé par la "police" du Vatican , il n'avait reçu que l'enveloppe vidée de son contenu ! De peur de lui causé des problèmes j'ai donc arrêter de correspondre avec lui !

  • Voici l'avis du "père" Leonardo Boff sur le pape François (tout un programme):



    Un lecteur nous a adressé la traduction en anglais du texte intégral de l’interview accordée par Leonardo Boff, ancien prêtre et gourou de la théologie de la libération, à Erich Follath, de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel.



    S : Professeur Boff, avez-vous été surpris, ravi ou horrifié quand vous avez appris qui avait été élu à Rome ?

    Boff : J’espérais que le nouveau Pape prendrait le nom de François, et j’avais prédit que tel serait le cas. En ce sens, j’ai réagi avec une grande satisfaction, jointe à l’espoir que quelque chose allait enfin changer dans cette église tragiquement vétuste. Car le choix de ce nom est tout un programme : François d’Assise est pour une église des pauvres et des opprimés, pour la conscience environnementale et contre l’amour démesuré de la pompe et de la solennité.

    Et n’êtes-vous pas déçu que le cardinal Odilo Scherer, de Sao Paolo, n’ait pas été l’élu du conclave ?

    Boff : Seigneur ! Tout vaut mieux que Ratzinger sur le trône de Pierre, c’est certain, mais Scherer est un archi-conservateur qui a fait siennes toutes les positions de la curie. Je me réjouis que le nouveau Pape soit originaire d’Amérique du Sud, de la région du monde où il y a le plus de catholiques, et non pas – comme d’habitude – d’Europe. Il y a longtemps que la Chrétienté a son centre dans le Tiers Monde, et l’élection d’un Sud-Américain en tient compte. Mais ce qui est beaucoup plus important, c’est un autre changement : le passage à la vision d’une église sans prétentions, d’une église humble. Et c’est le genre d’église dont le nouveau Pape est partisan.

    Le cardinal Bergoglio a critiqué les théologiens libertaires comme vous parce qu’ils sont trop à gauche, trop marxistes.

    Boff : En Argentine, les théologiens qui font montre d’esprit critique ont adopté d’autres positions que celles prises au Brésil par mes amis et moi-même. Leur église n’est pas une église de la libération, c’est une « église du peuple », même sous une dictature. Ce n’est pas pour rien, après tout, que Bergoglio s’est fait connaître comme le « cardinal des pauvres ». Il est allé dans les quartiers misérables, il y a parlé aux gens, il a dénoncé l’injustice sociale, et il a mis ses paroles en pratique. Il vivait dans un petit appartement, faisait lui-même sa cuisine, ne se servait jamais d’une voiture officielle. Il a toujours été près du peuple, je le sais de ma propre expérience.

    L’avez-vous [jamais] rencontré ?

    Boff : Oui, il y a quelques années, lors d’une convention organisée en Argentine, où il faisait un exposé ; nous nous sommes tout de suite compris.

    Vos propos semblent étonnement euphoriques si l’on songe que le nouveau Pape est un archi-conservateur qui s’oppose à la contraception, au mariage des prêtres, à l’extension du rôle des femmes dans l’église, au mariage homosexuel…

    Boff : Cela, c’est que le Vatican a décrété ; tous les hauts dignitaires ont dû aller dans le même sens, et personne n’était autorisé à le mettre en cause. Cela peut changer à présent.

    Avez-vous des raisons de croire que Bergoglio est plus libéral ?

    Boff : Oui. Par exemple, il y a quelques mois, il a explicitement permis à un couple homosexuel d’adopter un enfant. Il est resté en contact avec des prêtres exclus de l’église officielle pour s’être mariés. Et personne n’a pu le persuader de modifier sa position, qui consistait à dire que nous devons être du côté des pauvres, même si cela doit aller jusqu’à s’opposer aux puissants.

    Mais ne l’a-t-on pas accusé de n’avoir pas assez protégé, et même d’avoir trahi deux des jésuites dont il était responsable à l’époque de la dictature militaire ?

    Boff : je suis au courant de ces accusations ; en la matière, je suis du même avis qu’Adolfo Perez Esquivel, lauréat du Prix Nobel de la Paix, qui fut lui-même torturé en tant que dissident et qui connaît bien la question. Il a dit que des évêques avaient en effet soutenu la dictature, mais que Bergoglio n’en faisait pas partie.

    C’est contredit par de proches parents des victimes.

    Boff : Jusqu’ici, il n’y a eu aucune preuve concrète que Bergoglio ait mal agi. Au contraire, on a dit qu’il avait caché et sauvé plusieurs prêtres. J’ai moi-même rencontré Orlando Yorio, l’un des deux jésuites que Bergoglio aurait, paraît-il, trahis, et il ne m’a jamais fait part de telles accusations.

    Quel conseil donneriez-vous au Pape François ? Que devrait-il commencer par faire ?

    Boff : Il y a beaucoup à réparer dans l’Église catholique : elle est dans un état déplorable. Benoît XVI s’est surtout attaché à renforcer le pouvoir du Vatican ; il a gouverné avec une rigueur fondamentaliste, [ce fut] un ange de la mort au sein de l’église. Les huit années ou presque de son pontificat ont été encore pires que je ne le craignais, et mes craintes étaient pourtant assez vives. Le nouveau Pape devra dissiper les scandales, encourager une discussion ouverte et démocratique, sans le moindre tabou, sur le célibat des prêtres, la contraception, le rôle des femmes. Il devra répandre une atmosphère de renouveau. Je suis très optimiste à cet égard.

    Quelles mesures devront le distinguer en tant que réformateur ?

    Boff : Il doit décentraliser l’église, accorder plus de pouvoir de décision aux représentants de chaque continent et de chaque pays. Beaucoup de problèmes passent entièrement inaperçus derrière les murs du Vatican. Pourquoi ne pas organiser un synode en Asie ou en Afrique ? Pourquoi ne pas déplacer le centre des droits de l’homme dans l’église d’Amérique latine ?

    Vous, plus que quiconque, connaissez les forces paralysantes du Vatican. Bergoglio n’a pas beaucoup de bons contacts au sein de la curie ; comment pourra-t-il pénétrer dans la mentalité insulaire de ses membres ?

    Boff : Il est maintenant le Pape. Il peut tout faire. On peut s’attendre à une vraie surprise de la part de François. Mais cela passera par une rupture avec les traditions, par une mise à l’écart de la curie vaticane corrompue, par le passage à une église qui soit universelle, par la mise en relief de questions nouvelles et essentielles : le fossé entre riches et pauvres, l’inégalité devant la justice. Ce qui s’est produit à Rome est révolutionnaire : un religieux d’Amérique latine a été élu au siège de Pierre.

    Croyez-vous que son prédécesseur va se mettre en travers de son chemin ?

    Boff : Il est probable que non. Ratzinger est épuisé ; il va se retirer complètement. Il est très occupé par les préparatifs de sa grande rencontre avec le Seigneur.

Les commentaires sont fermés.