Un tribunal de Bani Suef a rejeté la demande de libération de Rzik Naguy, 10 ans, et Mina Fara, 9 ans : les deux enfants, accusés de blasphème, devront rester en prison jusqu’à leur procès.
Ils sont en prison depuis le mois d’avril. Le 9 avril, ils furent interpellés par un imam qui dit les avoir vus uriner sur le Coran. L’imam alla avec les enfants voir le curé pour demander à celui-ci de les punir. Le prêtre refusa, car les pages du Coran se trouvaient parmi des ordures et les enfants ne pouvaient pas savoir ce que c’était, d’autant qu’ils sont illettrés. L’imam envoya les enfants au tribunal local qui les mit en détention préventive. C’est une triste première.
Le P. Rafic Greiche, porte-parole de l’Egise catholique en Egypte, dénonce l’islamisation rampante du pays :
« Les Frères musulmans sont tranquillement en train de remplacer tous les fonctionnaires locaux, dans les gouvernorats, par des gens qui leur sont dévoués. L’Egypte est en train de devenir un pays islamique, avec de sérieux risques pour la minorité chrétienne. » En toute discrétion, les islamistes remplacent les fonctionnaires de deuxième et troisième rang, dans les divers secteurs (y compris la justice). « La population ne remarque rien. Mais c’est par dizaines que des personnes sont remerciées et remplacées par des proches des appareils extrémistes. Grâce à cette infiltration, l’aile radicale des Frères musulmans et les salafistes peuvent agir impunément. »
Par exemple, le 24 février, des islamistes ont de nouveau interrompu la construction d’une église dans le district Shubra al-Kheima du Caire. (Il s’agit de l’église construite sur un terrain que les islamistes avaient occupé en juillet dernier, y déployant une bannière indiquant : Mosquée Ebad al-Rahan.)
(Asianews)