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C’était trop facile...

Je lis dans Présent de ce jour :

« Remarquons que la traduction liturgique actuelle du début de ce même verset 39 n’est pas totalement fidèle au texte grec. On lit, en effet, dans le Lectionnaire : “Moi je vous dis de ne pas riposter au méchant !” (Mt 5, 39). Le grec emploie le verbe antistêmi, qui est nettement moins actif. Il peut se traduire par “résister”, “faire face”, “s’opposer“ (les versions syriaques ont “se lever contre”). »

Belle démonstration. Il manque seulement l’essentiel. L’essentiel évident qui rend cette démonstration sans objet… Il manque le texte. Le texte de l’Eglise latine. Qui est en latin. Le texte qui fut celui de l’Eglise latine jusqu’au XXe siècle, qui est toujours le texte officiel de l'Eglise latine et de sa liturgie, et qui reste le texte de référence pour ceux qui savent, par exemple, que les traductions « officielles » en langue vulgaire sont une trahison permanente.

Le texte de la langue officielle de l’Eglise latine dit : « resistere ». Non seulement le mot grec antistêmi « peut » se traduire par résister, mais il se traduit évidemment par résister, puisque c’est ce qu’a fait la Vulgate au Ve siècle, et même, en fait, bien avant.

Parce que, à la différence des traductions modernes, la Vulgate traduit exactement le texte grec, et le traduit d’autant plus exactement qu’elle a été écrite par des gens qui parlaient aussi bien le grec que le latin, et qui savaient – alors que nous ne le savons plus – quel sens précis avaient les mots grecs au premier siècle.

Mais c’était trop facile, sans doute, de se référer à la Vulgate, alors on l’a oubliée. Cela fait tellement plus intelligent, plus savant, de se livrer à des comparaisons entre un texte français forcément mauvais et le texte grec originel en passant par une traduction syriaque… en français…

Commentaires

  • La Bible de Jérusalem, version 1998, traduit par "tenir tête". Ce qui est plus proche de "résister" que de "riposter".

    Encore une fois je vous donne raison, et à l'article de Présent.

    Autre remarque. Hier soir, à la messe du dimanche anticipé, j'ai fait moi-même la lecture de l'Exode dans mon église paroissiale. Or j'ai noté avec plaisir que le lectionnaire en usage appelle toujours Dieu "Yahvé" dans Ex 3, 15 : "Celui qui m'a envoyé vers vous, c'est Yahvé, c'est le Seigneur, le Dieu de vos pères."

    Vous savez qu'il est question de supprimer la prononciation "Yahvé" dans le lectionnaire modifié.

    Personnellement je le regretterais.

  • Ce n'est pas qu'il a été question. Cela a été décidé en octobre 2008:

    http://www.zenit.org/fr/articles/il-ne-faut-plus-dire-yavhe-le-synode-adopte-cette-disposition

    Et je suis pleinement d'accord: le mot Yahvé a été supprimé de la liturgie (et de la Bible) il y a au moins 23 siècles...

  • Le livret pour le temps du carême du diocèse de Nantes, publié par Mgr James, vous donne raison. Il écrit : "Dans la ligne de la déclaration 'Nostra Aetate' de Vatican II, par respect absolu du nom de Dieu qui demeure imprononçable, et pour faire grandir le dialogue judéo-chrétien, il est désormais recommandé aux chrétiens d'éviter de prononcer le mot 'Yahvé' qui est une transcription phonétique du tétragrammer (YHWH) et de le remplacer par 'le Seigneur' par exemple."

    Mais comme je n'avais pas encore feuilleté ce livret et comme les lectionnaires n'ont toujours pas été modifiés (quand le seront-ils ?) j'ai proclamé avec le plus de solennité possible le nom de 'Yahvé'. Dieu me pardonne !

    Magnificat que j'ai sous les yeux utilise lui aussi le lectionnaire non modifié, avec Yahvé en toutes lettres.

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