Le film Amour de Michael Haneke a obtenu hier le César du meilleur film, et ses deux acteurs principaux les César du meilleur acteur et de la meilleure actrice. Le film avait déjà obtenu la Palme d’or du Festival de Cannes, et il est en lice pour les Oscars (demain à Los Angeles).
Tels sont les honneurs du monde pour un film qui prône l’euthanasie et qui bien sûr s’appelle Amour, car l’euthanasie c’est tuer par amour, comme on nous le martèle en permanence, et comme le fait donc, couvert de décorations, le sinistre Haneke dont toutes les productions sont malsaines et sordides jusqu’à l’insoutenable.
Addendum. Comme prévu, Amour a remporté l'Oscar du meilleur film étranger.
Commentaires
Que représente aujourd’hui une plaidoirie contre toutes les pratiques homicides …
Alors qu’en son temps Maître Robert Badinter acquérait une abolition de la peine de mort … cela n’a pas empêché peu après Madame Simone Weil de présenter et faire voter une loi orthogénique ni ses Collègues de progresser lentement – au grand satisfecit de Jean-Luc Romero (DEA de Sce Po, Membre de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité et de la World Federation of right to die societies , en même temps que COREVIH de Paris-Centre) – vers une législation de “la mort dans la dignité“…
Si nous admettions que le droit français exclue l’acharnement thérapeutique ; ne devrions-nous pas persister à condamner l’euthanasie.
N’en est-il plus de même du droit européen : de cette recommandation adoptée en 1999, dans laquelle le Conseil de l’Europe condamne l’euthanasie active … puisqu’à l’exception des Pays-Bas, de la Belgique et du Luxembourg qui l’ont dépénalisée, tous les pays du monde – me semble-t’il - interdisent l’euthanasie active.
"La doctrine officielle réprouve l'eugénisme comme l'euthanasie, ne connaît que l'euh ! des hésitations devant le problème des mesures à prendre pour étouffer dans l'œuf la plus terrible atteinte à la dignité humaine" (H. BAZIN, Tête contre murs,1949, p. 401)
Qu’en pensent Michel Legmann, Marisol Touraine, Michelle Delaunay, Geneviève Fioraso, François Hollande, Henri Caillavet, Jean Leonetti et Didier Sicard ?
"Le président de la République a pris acte de ce que, malgré les apports indéniables de la loi Leonetti, la législation en vigueur ne permet pas de répondre à l’ensemble des préoccupations légitimes exprimées par les personnes atteintes de maladie grave et incurable",
Sand dénonçait déjà "Une certaine variété d'homicides qui sont sous l'empire d'une monomanie furieuse et qui rentrent, par conséquent, dans la catégorie des fous et des idiots" (SAND, Hist. vie, t. 1, 1855, p. 25).
Quant à Thibaudet, on trouve dans ses Réflexions : "[Les Français] nous donnent ce rêve oriental comme un repos, une euthanasie, une manière de glisser vers la mort avec quelque douceur et quelque inconscience. Ils ne trouvent pas dans l'Orient une raison de vivre, mais une manière de mourir" (THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p. 177).
Alors, quand bien même on distinguerait une "euthanasie active" d’une "euthanasie passive" ; voire d’un "suicide médicalement assisté" … Qui – consciencieusement – pourrait et voudrait s’arroger le droit de disposer d’une vie – sans même qu’il soit fait référence à Dieu si ces messieurs et dames le nient ?