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Irak : et maintenant une guerre kurde ?

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Le Kurdistan irakien est de facto indépendant de l’Irak depuis… en fait depuis l’embargo américain de 1990. Mais où commence et où s’arrête le Kurdistan ? En 1970 Saddam Hussein avait reconnu l’autonomie de provinces kurdes. En 2005 a été reconnu un Kurdistan autonome dont les frontières sont très différentes. De plus, les milices kurdes contrôlent un territoire encore différent, et les autorités kurdes revendiquent un territoire évidemment encore plus étendu (voir la carte, cliquer pour agrandir).

Au-delà des revendications traditionnelles, il y a le contrôle du pétrole. Particulièrement autour de Mossoul et de Kirkouk, qui ne sont pas des villes kurdes, mais sont évidemment revendiquées par les Kurdes, et de façon d’autant plus forte que le pouvoir de Bagdad est faible.

Aujourd’hui le conflit devient armé à Kirkouk. Des fusillades ont éclaté entre les milices kurdes, les Pechmerga, et l’armée irakienne. Le président du Parlement irakien a déclaré que Kirkouk « s’est transformée en un front armé au sein duquel des armes sont distribuées à la population »…

Contacté par l’Agence Fides, l’archevêque chaldéen de Kirkouk, SMgr Louis Sako, confirme la situation de forte tension :

« Kirkouk représente une zone à l’équilibre fragile, au sein de laquelle les tensions qui affectent actuellement l’ensemble du Moyen-Orient pourraient se reverser. Les nouvelles provenant d’Egypte et de Syrie, l’opposition entre chiites et sunnites, les actions politiques de l’Iran et de la Turquie… tout cela pourrait favoriser et faire exploser les pulsions sectaires dans une zone où coexistent kurdes, turcomans, arabes musulmans et chrétiens. Ce n’est pas le moment des luttes de pouvoir qui pourraient ouvrir un autre front de souffrance. Tous les peuples sont ici las de subir des guerres, des violences et des expulsions. »

Mais il dément les distributions d’armes parce que… la diffusion massive de munitions parmi la population est déjà une réalité : « Tous sont armés. Lorsque l’armée américaine a ouvert les casernes, on a assisté à des pillages, y compris d’armes lourdes, que certains pourraient recommencer à utiliser si la lutte pour le pouvoir ne devait pas être replacée dans le cadre d’une dialectique exclusivement politique. »

Et Mgr Sako confirme que les chrétiens quant à eux ne veulent pas constituer de milices armées malgré les appels en ce sens.

Une guerre au Kurdistan serait un nouveau cauchemar pour les chrétiens de Mésopotamie dont beaucoup se sont réfugiés dans ces régions.

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