Ad te levavi animam meam : Deus meus, in te confido, non erubescam : neque irrideant me inimici mei : etenim universi, qui te exspectant, non confundentur.
Ad te levavi animam meam. Ainsi commence la première messe de l’année liturgique. Ad te. Vers toi. Vers vous ? La question ne se pose pas en latin… Mais quelle est l’attitude de celui qui ainsi élève son âme vers Dieu ? Une trentaine de fois celui qui prie le psautier dira « ad te », en parlant à Dieu. Dont trois fois ainsi : « Ad te levavi animam meam. » Pour quoi faire ? Qu’attend-il ? S’adresse-t-il à Dieu comme à un juge sévère, ou à un terrible monarque ? O vous qui êtes si loin, qui êtes si haut, qui êtes si imposant ? Non. J’élève mon âme vers toi, parce que, « ô mon Dieu, j’ai confiance en toi ». Une confiance intime. Une confiance d’enfant. En toi, en toi seul, vers qui j’élève mon âme. Pour « que je ne rougisse pas », et que « mes ennemis ne rient pas de moi, parce que tous ceux qui t’attendent ne seront pas confondus ».
Ceux qui t’attendent. Encore un mot fort des psaumes. Le psaume 39 commence même par : « Exspectans exspectavi Dominum ». J’attends le Seigneur que j’attends. J’ai attendu le Seigneur d’une vive attente. C’est l’attente de l’Avent. L’attente d’un petit enfant dans une crèche. C’est lui le Seigneur. Ce n’est ni un roi ni un juge, c’est un bébé dans des langes. Et c’est en ce bébé que je mets ma confiance. Comme les bergers auxquels les anges avaient annoncé ce sauveur, et dont le « signe » était que c’était un bébé enveloppé de langes. Et les bergers comprirent le signe. Il nous reste aussi à le com-prendre, à engendrer nous aussi en notre âme cet enfant pour être fils dans le Fils. Et ne pas être alors en position de craindre le troisième avènement, puisque lorsque viendra le jugement nous serons dans le cœur melliflue du juge qui n’est sévère qu’envers ceux du dehors...