Vendredi dernier, pour la première fois, dans les rues d’Amman, on a entendu des slogans réclamant la fin du régime. Or, s’il y a eu de nombreuses manifestations en Jordanie depuis le début du printemps arabe, « le fait de réclamer la fin de la monarchie était récemment encore une chose impensable, comme une ligne rouge que personne n’avait, jusqu’à présent, osé franchir », explique à l’agence Fides Mgr Maroun Lahham, vicaire patriarcal pour la Jordanie du Patriarcat latin de Jérusalem.
Il précise : « Dans d’autres cas, comme en Egypte ou en Tunisie, les Frères musulmans et les groupes islamistes n’ont pas déclenché les soulèvements populaires mais ils se sont unis aux révoltes seulement dans un deuxième temps. En Jordanie, en revanche, ils apparaissent d’ores et déjà comme les protagonistes de la contestation, chevauchant le malaise social. Jusqu’ici, le Roi ne s’est pas prononcé publiquement sur les derniers événements. Espérons que la situation ne précipite pas vers des conflits et des violences. »
En octobre, le roi Abdallah II a dissous le Parlement et nommé un gouvernement provisoire chargé de la gestion du pays jusqu’aux prochaines élections législatives, prévues pour le 23 janvier 2013, mais que les Frères musulmans ont décidé de boycotter.