A l’époque où plus que jamais l’on travaille et l’on prie pour le retour de l’Église orientale séparée à l’unité, il conviendrait d’honorer davantage le grand champion et patron de la réunion de l’Église grecque à Rome. Saint Josaphat Kuncewicz (né vers l’an 1580) était originaire de Volhynie. Il fut moine de l’Ordre de Saint Basile, puis archimandrite de Vilna, enfin archevêque de Polotsk. En cette qualité, il travailla avec un zèle infatigable à la réunion des Églises. Il fut un grand ami des pauvres, à tel point qu’il mit un jour en gage son homophorion (pallium) archiépiscopal pour secourir une pauvre veuve. Les ennemis de l’union résolurent de le mettre à mort. Lui-même prédit dans un sermon sa mort imminente. Saint Josaphat étant venu, au cours d’un voyage de visite pastorale, à Vitebsk (Pologne), ses ennemis attaquèrent à l’improviste sa demeure et commencèrent à faire un grand massacre parmi les gens de sa suite. Le doux serviteur de Dieu se porta en hâte à leur rencontre et leur dit sur un ton plein de charité : « Mes enfants, que faites-vous ? Pourquoi massacrez-vous mes serviteurs et mes amis ? Si c’est à moi que vous en avez, me voici ! » Ils se jetèrent sur lui, le blessèrent et finalement le tuèrent d’un coup d’épée, le 12 novembre 1623. Il avait 43 ans. En 1875, lorsque la Russie supprima le dernier diocèse uni, celui de Chelm, ses reliques furent mises en sûreté dans un lieu secret, pour être transférées, au cours de la guerre mondiale (1914-1918), à Vienne, où elles sont honorées aujourd’hui dans l’église des uniates dédiée à Sainte Barbe (on peut voir son corps, couché dans un cercueil de verre, revêtu des ornements épiscopaux et en partie intact).