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Les Pussy Riot en icônes…

La Commission d’enquête de la Fédération de Russie (équivalent russe du FBI) a lancé une enquête sur une exposition intitulée « Combat spirituel », au centre d’art contemporain Winzawod de Moscou. Il s’agit de peintures (absolument sinistres) d’Evgenia Maltseva, qui utilise notamment les techniques de l’icône pour rendre hommage au combat des Pussy Riot. L’une des « œuvres » est même un détournement de la Trinité de Roublev où les trois personnes sont les trois jeunes blasphématrices condamnées.

Plus généralement, l’exposition vise à « libérer l’icône de ses chaînes historiques de dogmatisme, d’obscurantisme et d’ignorance ». Sic.

Le patriarcat orthodoxe a dénoncé une « attaque cynique contre la culture russe ».

NB - Au fait, si vous étiez adhérent de l'Agrif, vous auriez lu ceci depuis longtemps:

L’imposture du soutien aux « Pussy Riot »

A en croire les médias, et même nos ministres, et même les gouvernements de nombreux pays, et même l’Union européenne de Mme Ashton, trois jeunes filles ont été condamnées à deux ans de prison en Russie pour avoir chanté une chanson contre Vladimir Poutine dans une église de Moscou. Et c’est donc un exemple flagrant de l’absence de liberté d’expression et de création en Russie, ainsi que de la collusion de l’Eglise orthodoxe et du régime, et bien entendu de la justice aux ordres.

Ces trois jeunes filles encouraient une peine de sept ans de prison. Non pas pour avoir chanté une chanson, mais pour grave violation de l’ordre public et incitation à la haine religieuse. En clair, pour avoir gravement offensé les croyants en commettant un acte sacrilège.

Car c’est cela qui ne passe pas en Russie : on ne s’attaque pas à la religion. On ne profane pas les églises, à plus forte raison la cathédrale du Christ Sauveur de Moscou, symbole de la renaissance de la foi après les persécutions soviétiques.

Pour le reste, on peut faire ce que l’on veut, et l’on appellerait plutôt cela du laxisme chez nous. Car les Pussy Riot pouvaient se livrer à toutes les provocations sans faire réagir les autorités. C’est peut-être cela, du reste, qui les a incitées à frapper l’Eglise, dans la cathédrale : elles en avaient marre de jouer aux révolutionnaires dans les rues sans que personne ne les remarque.

Elles font la « guerre »

Pussy Riot, on se garde de nous donner la signification de ce nom. Cela veut dire « émeute de chatte », au sens sexuel du mot. Mais Pussy Riot n’est qu’une partie (la partie « chantante ») d’un groupe révolutionnaire intitulé Voïna (« la guerre »), qui se prétend « collectif artistique ». Le groupe s’était fait connaître en février 2008, avant l’élection de Medvedev, en mimant une partouze dans une salle du Musée biologique de Moscou, et en diffusant les photographies obscènes de cette « performance », qui avait lieu sous une banderole où était inscrite une obscénité concernant Medvedev. Parmi les jeunes femmes nues qui se prêtaient à ce jeu (pas drôle : ils ont tous l’air sinistre), il y avait la plus jeune des « Pussy Riot », enceinte de neuf mois…

Voïna, c’est encore, par exemple, cette vidéo où l’on voit le groupe se rendre dans un supermarché. Une des jeunes femmes se masturbe avec un poulet, puis sort du magasin avec le poulet entre les jambes, et le laisse tomber plus loin. Tout cela se fait sous le regard des responsables du magasin, et des vigiles, sans que personne ne réagisse.

Bref, ces « artistes » révolutionnaires peuvent se livrer à leurs tristes et sordides excentricités sans que bronche la police ou quelque représentant que ce soit d’un pouvoir qu’on dénonce en permanence comme dictatorial. Il fallait frapper plus fort : il fallait frapper l’Eglise.

La « performance » de la cathédrale

Alors ils ont investi la cathédrale du Christ Sauveur. Le groupe était constitué d’au moins neuf personnes, d’après les photographies, toutes encagoulées et vêtues de collants et de robes aux couleurs criardes : cinq, sur le côté, faisant fonction d’orchestre (exhibant une guitare électrique), quatre femmes étant les chanteuses-danseuses se produisant devant l’iconostase. Devant les icônes consacrées.

La chanson (enregistrée et vomie par haut-parleur) alternait une parodie de cantique et un déchaînement braillard de rock punk. Elle disait notamment ceci : « Vierge Marie, mère de Dieu, chasse Poutine, chasse Poutine, chasse Poutine. (…) Le patriarche Goundiaïev croit en Poutine, Ce serait mieux, salope, qu’il croie en Dieu. (…) Vierge Marie, deviens féministe, délivre-nous de Poutine ! »

Lors des séquences de cantique, les Pussy Riot se prosternaient de façon grotesque en faisant des signes de croix affectés, et dans les séquences punk elles gesticulaient comme des folles, juste devant les icônes.

Pour Aurélie Filipetti, ministre de la Culture de la République française, « ce qui leur est reproché est ni plus ni moins que d'avoir librement exercé leur art ». Cette phrase est historique. Elle indique le degré d’avilissement des élites françaises. Elle donne honte d’être français.

Une campagne mondiale

Le patriarcat de Moscou porta plainte, et trois des « artistes » furent identifiées et arrêtées.

Le procès des Pussy Riot a donné lieu à une invraisemblable campagne mondiale. Des centaines d’artistes et d’écrivains se sont mobilisés, 121 députés allemands prenaient la défense de ces « punkettes qui font peur à Poutine, » selon un gros titre de Libération, l’Union européenne et les Etats-Unis disaient leur « inquiétude », puis condamnaient le verdict. Le jour où ce verdict était rendu était un jour de manifestations dans le monde entier. En fait on a vu que l’agitation était extrêmement limitée : il n’y avait pas plus de 50 à 200 personnes selon les capitales. La subversion est un peu partout au pouvoir (et Catherine Ashton en est un exemple emblématique, elle qui commença sa carrière comme trésorière d’un groupe pacifiste financé par l’URSS), mais les peuples ne suivent pas.

Le patriarcat de Moscou a demandé au gouvernement de « faire preuve de clémence envers les condamnées dans l'espoir qu'elles renonceront à toute répétition de ce genre de sacrilège ». Mais celles-ci avaient déjà fait savoir qu’elles ne demanderaient pas la grâce de Poutine : « C’est à lui de nous demander de le gracier. »

Aussitôt le verdict connu, à Kiev, une militante du mouvement Femen, seins nus et armée d'une tronçonneuse, a scié une croix érigée à la mémoire de victimes de la répression stalinienne…

Yves Daoudal

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Respecter la laïcité ?

Les grandes consciences demandent à la Russie de respecter la laïcité. Mais il n’y a pas plus laïque que la République française. Or, le 25 avril 2007, le tribunal de grande instance de Paris a condamné l’association Act Up pour avoir organisé un simulacre de mariage homosexuel à Notre-Dame de Paris. Le tribunal a souligné qu’en organisant cette mascarade « devant l'autel où sont effectivement célébrés les mariages dans la liturgie catholique », les militants d’Act Up ont « à l'évidence porté atteinte » aux principes fondamentaux que sont la liberté religieuse et le libre exercice du culte.

Commentaires

  • Il serait beau que tou(te)s ces révolutionnaires en peau de lapin(e) - pauvre lapin(e) ! - tournassent leurs batteries vers d'autres positions. Souiller les lieux de culte chrétiens, voire les valeurs chrétiennes, c'est affreusement dépassé. Parions qu'attaquer une croissanterie de quartier, sans mégoter sur les moyens au regard du but à atteindre, vaudrait la double palme et de l'originalité et du vrai martyre aux auteur(e)s. Les croissantiers ne plaisantent pas. Cela peut fouetter le sang et faire prendre en pitié par d'authentiques héro(ine)s ces débiles harpies que sont les "rioting pussies" piétinant devant l'iconostase ! Subsidiairement, on remarquera que s'il est condamnable de moquer ceux qui croient, il l'est pareillement de moquer ceux qui ne croient pas. N'y a-t-il pas toujours eu un peu de zèle intempestif des deux côtés ?

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