Alors que le parti du Congrès, au pouvoir, a désigné l’ancien ministre des Finances Pranab Mukherjee comme son candidat à la présidence, le puissant parti ultra-nationaliste hindou BJP (Bharatiya Janata) soutient la candidature de l’ancien président de la chambre basse du Parlement Purno Agitok Sangma. Ce dernier a comme particularité d’être catholique. Ancien membre du parti du Congrès, il avait fondé le Parti nationaliste du Congrès en 1998. Parti qu’il vient de quitter pour briguer la présidence sous les couleurs du BJP.
Purno Agitok Sangma met en avant ses origines tribales et souligne qu’il veut être le défenseur de toutes les minorités (il est soutenu notamment par le parti sikh).
Avant d’être adoubé par le BJP, il avait reçu le soutien de la Fédération des Eglises de l’Andhra Pradesh. Ce n’est pourtant pas forcément une bonne nouvelle pour les chrétiens. Il est pour le moins surprenant de voir un parti aussi violemment antichrétien que le BJP choisir un catholique comme candidat à la présidence. Sauf… si ce catholique travaille à blanchir le BJP de ses crimes. Ainsi a-t-il déclaré qu’il n’y avait « aucune preuve » que le BJP fût mêlé au pogrom antichrétien de Kandhamal, dans l’Orissa, en août 2008, qui fit plusieurs dizaines de morts et vit la destruction de 300 églises et de 6.000 maisons, et qu’il ne fallait donc « pas faire de telles allégations ». Or le drapeau safran des extrémistes hindouistes était peint sur tous les bâtiments détruits, et les autorités de l’Orissa n’ont jamais nié la responsabilité des nationalistes hindous. Sans compter que le BJP est responsable de multiples attaques antichrétiennes depuis lors, ainsi que d’attaques contre d’autres minorités.