Les incidents ne cessent pas entre le Soudan et le Soudan du Sud. Le plus grave, ces derniers jours, a été la bataille de Heglig. Cette zone pétrolière est revendiquée par le Soudan du Sud, qui l’a militairement occupée, et s’en est fait déloger par les troupes de Khartoum. Depuis, des avions soudanais bombardent ici ou là au Soudan du Sud… surtout des installations pétrolières. Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, s’est rendu à Pékin pour demander l’aide de la Chine, qui est le principal acteur pétrolier dans les deux Soudan. Mais Salva Kiir vient de quitter Pékin précipitamment, en raison de l’aggravation des agressions aériennes soudanaises.
L’archevêque de Juba, Mgr Paulino Lukudu Loro, déclare à l’Agence Fides : « Le peuple du Soudan du Sud ne veut pas la guerre. Il s’agit là d’un conflit économique en vue du contrôle du pétrole. Le Soudan du Sud est prêt à parvenir à un accord avec le Soudan sur le pétrole. Mais ce qui a déçu les Sud-Soudanais a été l’attitude de l’ONU, de l’Union africaine et de différents pays occidentaux à propos de la question d’Heglig. A mon avis, ces organismes ont fait des déclarations prématurées, sans connaître la réalité sur le terrain. En particulier, il faut comprendre où se situe exactement Heglig : au Soudan du Sud ou au Soudan ? Des représentants de ces institutions internationales doivent se rendre sur place pour apurer ce point et délimiter précisément la frontière entre les deux Etats. »
La communauté internationale appelle Khartoum à négocier, surtout depuis sa victoire à Heglig. Mais Omar al-Bachir a déclaré, précisément à Heglig, qu’il n’y aurait d’autre négociation qu’avec « des fusils et des balles » avec ceux qu’il appelle des « insectes »…