Ce qui suit est écrit par un socialiste qui va voter Hollande et pourrait éventuellement redevenir ministre.
Nier avec hauteur que l’immigration puisse être un problème peut s’avérer politiquement désastreux.
Or, c’est ce que continue à faire une partie des élites qui répète que l’immigration est une « chance », une nécessité économique, parce que nous avons besoin de travailleurs peu qualifiés, ou dans certaines spécialités, comme le dit le Medef, et un besoin démographique, la nôtre étant insuffisante alors qu’il faut assurer nos retraites.
Tout cela sur fond d’idéologie du métissage, de dépassement des identités , les individus universels étant réputés interchangeables, etc.
En fait, l’immigration peut être une chance dans certaines conditions. Elle est presque toujours un problème. Mais elle est souvent une tragédie pour les personnes et déstabilisante pour les pays. Aussi, quand les élites dénoncent le repliement sur soi, la fermeture, la « haine des autres » censée être ressentie par les populations, etc., elles se retrouvent dans la même posture moralisatrice et impuissante que sur la mondialisation, l’Europe ou l’euro. Les élites devraient réaliser qu’elles ont perdu le pouvoir d’intimider ou même de convaincre par leurs sermons non seulement les classes défavorisées, depuis longtemps, mais aussi, maintenant, les classes moyennes.
Hubert Védrine, Dans la mêlée mondiale, Fayard, février 2012, page 471
(via F.Desouche)
Commentaires
Excellent. Je fais suivre.