Une foule de musulmans a attaqué jeudi les coptes de Rahmaniya-Kebly, près de Nag Hammadi, dans la province de Qena en Egypte. Ils ont détruit et incendié des maisons, des boutiques et des paillotes en criant Allah Akbar. Les forces de sécurité présentes n’ont pas bougé. Les pompiers ont mis une heure et demie à arriver.
Un témoin a dit qu’une paillote copte avait été incendiée pour qu’on puisse construire une mosquée à la place. Il y a déjà 300 mosquées ou salles de prière dans la ville, pour une seule église, alors que la moitié des 40.000 habitants sont coptes.
Selon des habitants, les salafistes voulaient empêcher les coptes de voter aux législatives. S’il en est ainsi, c’est qu’il s’agit d’une de ces circonscriptions où il fallait revoter entre le 17 et le 19 janvier en raison d’irrégularités constatées lors du premier vote…
Une chaine de télévision américaine, qui a filmé l’attaque, a appelé le chef de la sécurité de la ville, qui a répondu que « tout était OK ». Le réalisateur de la télévision a dit alors au chef de la sécurité qu’il allait s’assurer que le film de l’attaque soit diffusé aux Etat-Unis et au Proche Orient. Des véhicules de police ont été aussitôt envoyés sur les lieux, et le calme a été rétabli dans la soirée.
D’autre part, à Bahtim, dans la province de Qaliubia, de nombreux salafistes et Frères musulmans ont envahi la nouvelle église Abou Makka, que l’évêque de Choubra al-Khayma devait inaugurer dans la soirée, empêchant ainsi la cérémonie et la messe. Ils ont déclaré que les coptes n’avaient pas de permis de construire et que personne ne pourrait donc y prier. L’un d’eux a ajouté que le bâtiment conviendrait bien pour une mosquée et un hôpital.
(AINA)