Suite et fin de l’hymne de saint Ephrem.
— Faites-moi connaître, ô Princes ! Dites-moi, par bienveillance, tout le mystère qui s'est accompli dans votre contrée : quelle voix vous a appelés et vous fait venir jusqu'ici ?
— Une étoile immense nous a apparu, plus éclatante que tous les astres ; sa splendeur a illuminé notre région, et nous a appris que le Roi est né.
— De grâce, ô Princes ! ne parlez pas de ces choses dans notre contrée, de peur que les Rois de la terre; l'ayant appris, ne dressent des embûches, dans leur envie, à cet enfant.
— Ne craignez point, ô Vierge ! c'est votre Fils qui brisera tous les diadèmes, il les anéantira ; et l'envie des princes ne lui pourra jamais nuire.
— Je crains Hérode, ce loup impur, je crains qu'il ne me suscite des chagrins, qu'il ne tire le glaive, et ne coupe cette douce grappe non mûre encore.
— Ne craignez pas Hérode ; votre Fils renversera son trône ; ce tyran régnera peu, il sera brisé, et son diadème roulera à terre.
— Un torrent de sang coule à Jérusalem, les hommes les plus vertueux sont immolés : si donc le tyran apprend ces choses, il tendra des pièges à mon Fils. De grâce, ô Princes ! gardez le secret ; évitez le tumulte.
— Tous les torrents seront arrêtés dans leur cours par votre Fils ; sa main contiendra l'effort des lances ; le glaive de Jérusalem demeurera suspendu, et il ne tombera que si votre Fils le permet.
— Les scribes et les prêtres de Jérusalem, qui ont coutume de répandre le sang dans leurs intrigues, exciteront peut-être quelque débat sanglant contre moi et mon Fils ; de grâce, Mages, gardez le silence.
— L'envie des scribes et des prêtres ne saurait nuire à votre Fils ; c'est lui qui doit abolir leur sacerdoce; par lui cesseront leurs solennités.
— Un Ange m'a apparu, au jour où je conçus cet Enfant ; il me dit, comme à vous, que mon Fils est Roi, que son diadème est d'en haut, et qu'il est indestructible.
— L'Ange dont vous parlez, ô Vierge, est le même qui nous a apparu sous la forme d'une étoile ; c'est de lui que nous savons que votre Fils est plus grand que les astres, et qu'il les surpasse en splendeur.
— Je vous déclare un autre mystère pour confirmer votre foi : sachez donc que, demeurant vierge, j'ai enfanté un fils, le Fils de Dieu ; allez et annoncez sa gloire.
— Déjà l'étoile nous avait instruits; par elle nous savions que la naissance de votre Fils était supérieure à toute chose, et qu'il est le Fils même de Dieu.
— Rapportez la paix en votre contrée ; que la paix s'étende sur tous vos royaumes ; soyez les fidèles messagers de la vérité sur toute votre route.
— Que la paix de votre Fils nous ramène sains et saufs dans notre région, comme elle nous a conduits ici ; et quand son empire sera manifesté au monde, qu'il visite notre terre et qu'il la bénisse.
— Que la Perse se réjouisse à la nouvelle que vous apportez ; que l'Assyrie tressaille à votre retour ; quand le royaume de mon Fils apparaîtra, lui-même il placera son étendard au milieu de votre contrée.