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Les Princes de Perse

Les Princes de Perse, pleins de joie, quittant leur pays, se munirent de présents, et apportèrent au Fils de la Vierge l'or, l'encens et la myrrhe.

Etant entrés, ils trouvèrent l'enfant couché dans un berceau, dans la maison d'une mère pauvre ; prosternés, ils l'adorèrent d'un cœur joyeux et lui offrirent leurs présents.

Marie leur dit : — Pour qui ces présents ? dans quel but? quel motif vous a appelés de votre région, vous a fait venir vers cet enfant avec vos trésors ?

Ils répondirent : — Votre fils est Roi ; il réunit tous les diadèmes, car il est Roi universel ; son royaume est plus grand que le monde, et tout cède à son empire.

— Comment serait-il possible qu'une femme pauvre eût enfanté un Roi ? Je suis humble et manquant de toutes choses ; comment serais-je la mère d'un Prince ?

— Vous seule cependant avez l'honneur d'avoir mis au jour le grand Roi; par vous la pauvreté est glorifiée, et toutes les couronnes sont soumises à votre fils.

— Les trésors des rois ne sont point pour moi ; jamais les richesses n'ont été mon partage. Cette demeure est ce qu'il y a de plus pauvre ; cette retraite est dénuée de tout : pourquoi donc dites-vous que mon fils est un Roi ?

— Votre fils est lui-même un grand trésor : ses richesses suffisent à enrichir tous les hommes. Les trésors des rois s'épuisent : lui ne saurait ni s'épuiser, ni se mesurer.

— Ce Roi qui vous est né est peut-être un autre que cet enfant : examinez celui-ci ; ce n'est que le fils d'une pauvre mère qui ne saurait même être admise en présence d'un Roi.

— La lumière, quand elle descend du ciel, pourrait-elle donc s'égarer dans sa route ? Les ténèbres ne nous ont ni appelés ni conduits ici ; c'est à la lumière que nous avons marché. Votre Fils est Roi.

— Vous n'avez devant vous qu'un enfant muet, que la maison nue et dépouillée de sa mère ; aucune trace de royauté n'y apparaît : comment pourrait être Roi l'habitant d'un tel séjour ?

— Oui, nous le voyons dans son silence et dans son repos; il est pauvre, comme vous l'avez dit, mais il est Roi. N'avons-nous pas vu les astres du ciel s'ébranler à son commandement, afin d'annoncer sa naissance ?

— Il n'y a ici qu'un petit enfant : vous le voyez; il n'y a ici ni trône ni diadème royal ; qu'apercevez-vous donc qui vous engage à l'honorer de vos trésors comme un Roi ?

— S'il est un petit enfant, c'est qu'il l'a voulu ; il aime la mansuétude et l'humilité, jusqu'au jour où il se manifestera; mais il viendra un temps où les diadèmes s'abaisseront devant lui pour l'adorer.

— Mon fils n'a ni armées, ni légions, ni cohortes ; le voilà couché dans la pauvreté de sa mère : comment pouvez-vous l'appeler Roi ?

— Les armées de votre fils sont en haut ; elles parcourent le ciel, et illuminent tout de leurs feux. Un seul de ses soldats est venu nous appeler, et toute notre contrée en a été dans la stupeur.

Saint Ephrem

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