Certes, ils ne s’inquiétaient pas beaucoup du salut des infidèles, ces soi-disant réformateurs qui ne songeaient qu’à anéantir le vrai Christianisme sous les ruines de ses temples ; et c’était à ce moment même qu’une société d’apôtres s’offrait au Pontife romain pour aller planter la foi chez les peuples les plus enfoncés dans les ombres de la mort. Mais, de tous ces apôtres, nul n’a réalisé le type primitif au même degré que le disciple d’Ignace. Rien ne lui a manqué, ni la vaste étendue des pays sillonnés par son zèle, ni les centaines de milliers d’infidèles qu’il baptisa de son bras infatigable, ni les prodiges de toute sorte qui le montrèrent aux infidèles comme marqué du sceau qu’avaient reçu ceux dont la sainte Liturgie nous dit : « Ce sont ceux-ci qui, vivant encore dans la chair, ont été les planteurs de l’Église. » L’Orient a donc vu, au XVIe siècle, un Apôtre venu de Rome toujours sainte, et dont le caractère et les œuvres rappelaient l’éclat dont brillèrent ceux que Jésus avait envoyés lui-même. Gloire soit donc au divin Époux qui a vengé l’honneur de son Épouse, en suscitant François Xavier, et en nous donnant en lui une idée de ce que furent, au sein du monde païen, les hommes qu’il avait chargés de la promulgation de son Évangile.