J’ai lu hier, aussi ahuri que l’a été Jeanne Smits, cette « information » :
Exceptionnellement pour cette édition des JMJ l'archevêque de Madrid a décidé d'accorder le pardon aux femmes qui ont avortées (sic) et qui le regrettent.
Jeanne Smits a trouvé l’explication et nous la donne.
Commentaires
Le "mécanisme" est le suivant : normalement, l'avortement est puni d'excommunication (péché très grave). La levée de l'excommunication est normalement réservée à l'évêque qui, pour les autres péchés moins graves, délègue son pouvoir d'absolution à ses prêtres ou certains de ses prêtres qu'il juge idoines. Tout cela reste secret, bien sûr, pour préserver les réputations des pénitents et des pénitentes et pour préserver leur vies privées.
Dans le cas où un pénitent s'accuse d'avortement, le prêtre qui n'a pas le pouvoir de lever l'excommunication doit suspendre l'absolution, en référer à l'évêque qui juge du cas. En quelque sorte le prêtre doit dire "- Je n'ai pas le pouvoir de lever l'excommunication, je vais en référer à mon évêque..." C'est du moins ce que je crois avoir compris de la question historique de la bulle "unigenitus" et du "silence respectueux" dont un pénitent s'accusait sous condition. Le prêtre avait suspendu sa décision et avait consulté l'évêque qui avait consulté Rome...
Dans le cas en question, l'évêque a décidé de déléguer les pouvoirs de levées d'excommunication aux prêtres confessant à l'occasion des JMJ. Donc, les prêtres recevant une confession auront le pouvoir de lever l'excommunication de leur propre autorité sans avoir besoin d'en référer à l'évêque dont ils tiennent leurs pouvoirs.
Les récits des journalistes sont tels que l'on se demande si c'est de l'ignorance crasse qui veut néanmoins faire croire qu'elle sait, ou si c'est de l'ignorance feinte dans le but de vilipender les institutions catholiques. À moins que ce ne soient les deux mon général !