Tous les observateurs le savaient, et personne ne disait rien (en dehors des plus méchants des "eurosceptiques"), mais c’est encore autre chose quand c’est Didier Reynders qui avoue :
« Dès l'entrée de la Grèce dans la zone euro en 2001 on savait ses statistiques fausses. Je présidais l'Union européenne à cette époque. »
Et il ajoute :
« Les Européens sont donc pour partie responsables de la situation. »
Non, pas les Européens. Toi, Reynders, et tes sbires. Qui devriez être jugés et condamnés pour cela.
Commentaires
En tant qu'expert chez Eurostat dans les 1991-1994, je confirme ses dires. Tout le monde savait que les chiffres de comptabilité publique présentée par la Grèce étaient falsifiés, mais personne ne disait rien - les fonctionnaires grecs en tête -parce que la Commission avait décidé que la Grèce devait faire partie de l'Union monétaire. D'ailleurs tous les états membres se sont empressés de fouler aux pieds leurs engagements en ne respectant pas les fameux critères de Maastricht censés évier les débordements budgétaires. De toute évidence il y a eu dès le départ un accord tacite entre les banquiers artisans véritables de l'euro et les politiques pour laisser filer les déficits budgétaires, de façon à créer un vaste marché unifié de la dette qui devait faire les choux gras des grands groupes bancaires avec les multiples bulles spéculatives comme celle de l'immobilier, mais on pourrait aussi citer les dérivés de taux qui servent de moyens de financement de part et d'autre de l'Atlantique suivant des stratégies d'arbitrage entre zones économiques en fonction de l'évolution des taux d'intérêt. Les politiques se sont d'autant plus laissés convaincre par les banquiers que les gouvernements socialistes de l'époque (cf. Beregovoy, gvt Jospin, DSK, etc) avaient un urgent besoin de financement des déficits publics. Il es bien connu que ce ne sont pas les Etats qui versent leurs contributions au budget européens mais les banques qui ont besoin de contreparties, ie des gisements de valeur financière pour faire face à leurs engagements de financement des déficits. La Grèce n'a pas dérogé à la règle en se faisant financer par Goldman Sachs qui dans le même temps vendaient des CDS à qui voulaient s'assurer contre la dette grecque, comme elle l'avait fait déjà avec la titrisation des prêts subprimes.