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Benoît XVI en Croatie : la conscience

Le pape continue son enseignement, car c’en est un, et un de ces jours il va falloir le synthétiser pour en montrer la portée et l’importance, sur la conscience. Ou sur la liberté religieuse, car c’est la même chose. Cela a commencé avec son fameux discours à la Curie en décembre 2005 : le discours sur les deux herméneutiques du concile Vatican II. Et c’était pour expliquer que, dans le cas de la liberté religieuse, s’il y avait discontinuité à un certain niveau, il y avait continuité dans les principes. Les martyrs de l’Eglise primitive, affirmait-il, sont morts pour leur foi, et aussi « pour la liberté de conscience et pour la liberté de professer sa foi ». Un moment important de cet enseignement a été la béatification du cardinal Newman, et le passage le plus important  du discours de Benoît XVI à la Curie, en décembre 2010, fut précisément celui sur la conscience selon Newman, qui est la « capacité de vérité » de l’homme, et non sa subjectivité. C’est ce que l’on retrouve dans son discours au monde politique académique et culturel à Zagreb :

"La qualité de la vie sociale et civile, la qualité de la démocratie dépendent en bonne partie de ce point «critique» qu’est la conscience, de la façon dont on l’entend et de tout ce qui est investi pour sa formation. Si la conscience, selon la pensée moderne prédominante, est réduite au domaine du subjectif, où sont reléguées la religion et la morale, la crise de l’Occident n’a pas de remède et l’Europe est destinée à la régression. Si au contraire la conscience est redécouverte comme lieu de l’écoute de la vérité et du bien, lieu de la responsabilité devant Dieu et devant les frères en humanité – qui est la force contre toute dictature – alors il y a de l’espérance pour l’avenir. (…)

"(...) Revenons donc à la conscience comme clé de voute pour l’élaboration culturelle et pour la construction du bien commun. C’est dans la formation des consciences que l’Église offre à la société sa contribution la plus personnelle et la plus précieuse. Une contribution qui commence dans la famille et qui trouve un important renforcement dans la paroisse, où les enfants et les adolescents, et ensuite les jeunes apprennent à approfondir les Saintes Écritures, qui sont le «grand code» de la culture européenne; et en même temps ils apprennent le sens de la communauté fondée sur le don, non sur l’intérêt économique ou sur l’idéologie, mais sur l’amour, qui est «la force dynamique essentielle du vrai développement de chaque personne et de l’humanité tout entière» (Caritas in veritate, n. 1). Cette logique de la gratuité, apprise dans l’enfance et dans l’adolescence, se vit ensuite dans tous les domaines, dans le jeu et dans le sport, dans les relations interpersonnelles, dans l’art, dans le service volontaire des pauvres et de ceux qui souffrent. Une fois assimilée, elle peut se décliner dans les domaines plus complexes de la politique et de l’économie, participant à la construction d’une cité (polis) qui soit accueillante et hospitalière, et en même temps qui ne soit pas vide, ni faussement neutre, mais riche de contenus humains, à la forte consistance éthique. C’est ici que les fidèles laïcs (christifideles laici) sont appelés à user généreusement de leur formation, guidés par les principes de la Doctrine sociale de l’Église, pour une authentique laïcité, pour la justice sociale, pour la défense de la vie et de la famille, pour la liberté religieuse et la liberté d’éducation."

Commentaires

  • Sur mon blog, j'ai mis en évidence une définition de la conscience par Jean-Paul II.

    La conscience est un jugement sur une donnée d'un problème moral, porté selon les principes généraux à une situation qui se présente "ici et maintenant".

    La conscience ce n'est pas l'arbitraire, même si le jugement de la conscience est infaillible (si je juge une action bonne, elle l'est pour moi,d'où la confusion de ceux qui en concluent que la conscience est arbitraire), mais de plus ou moins bonne qualité, selon que l'on aura préparé son intellect à porter un jugement valable. C'est dans la formation de la conscience que sont particulièrement importantes les actions de la paroisse et de la famille.

    Cela me rappelle ce que disait Newman à qui l'on demandait de porter un toast à l'autorité la plus importante au monde, il avait déclaré que pour lui elles étaient deux, le pape et la conscience, mais que c'était un toast à la conscience qu'il porterait parce qu'en définitive, c'était la plus haute autorité humaine (je cite de tête avec une possibilité d'erreur...) Une autorité qu'il faut préparer avec le plus grand soin à rendre de bons jugements.

  • "Conscience infaillible", je crois qu'il faut je que précise. Si par exemple j'émets ce jugement :"-manger du porc offense Dieu." Et que je crois sincèrement cela, j'offenserais Dieu si je mange du porc, bien que objectivement, c'est plutôt l'inverse qui est vrai.

    C'est pourquoi il faut former sa conscience ; tout le monde est tenu en conscience de chercher la vérité. Mais si elle est mal formée, savoir que les jugements même erronés s'imposent. C'est d'ailleurs ce qui justifie la liberté religieuse des erreurs objectives ; sauf si elles conduisent à bafouer un autre droit de l'homme les opinions supra rationnelles sont libres dans une certaine limite. D'où je ne peux juger la conscience de mon prochain qui peut être formée par des erreurs s'imposant à la conscience, seul Dieu peut juger les consciences.

  • Tout ce verbiage sur la conscience et sa liberté implique le protestantisme . On oublie le libre arbitre qui en fonction de la conscience détermine le choix du bien ou du mal. C'est à ça que sert UNIQUEMENT la conscience . Choisir ou ne pas choisir le Bien qui est Dieu . Le reste n'est que verbiage baveux. La Liberté religieuse n'est demandée UNIQUEMENT que pour la vraie religion./

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