Sainte Élisabeth, un bijou parmi les saints allemands, patronne des œuvres de charité chrétienne à l’égard du prochain, se distingue par son courage joyeux dans la souffrance. Elle était fille (née en 1207) du roi de Hongrie, André. Dès l’âge de quatre ans, elle vint à la cour de son futur époux, et fut mariée (1221) à Louis, landgrave de Thuringe. Elle remplit avec une fidélité consciencieuse aussi bien ses devoirs d’épouse que ceux de servante de Dieu. Elle quittait son lit durant la nuit et demeurait longtemps en prière ; elle exerçait avec zèle les œuvres de charité chrétienne ; elle se faisait la servante des veuves, des orphelins, des malades et des indigents ; au cours d’une grande famine, elle distribua généreusement tout le blé de ses greniers ; elle recueillait les lépreux dans un hôpital fondé par elle et leur baisait les mains et les pieds. Elle fit construire aussi un vaste hospice pour recevoir et soigner les nécessiteux. Après la mort prématurée de son époux (en 1227, à Otrante, en Basse-Italie, au cours de la croisade que l’empereur Frédéric II fit traîner en longueur), elle quitta tous ses ornements princiers pour pouvoir servir Dieu plus facilement, revêtit un costume simple, devint tertiaire de Saint François et se signala par sa patience et son humilité. Son domaine fut saisi, et on l’obligea à quitter le château de la Wartbourg. Cependant, à Eisenach, personne n’osait lui offrir un abri par crainte du souverain. Ce n’est qu’après bien des prières qu’un aubergiste compatissant lui céda une écurie abandonnée. Mais la cour lui renvoya ses enfants qu’elle avait d’abord laissés au château et interdit à tous les habitants d’héberger la veuve du landgrave, de sorte qu’elle dut errer en plein froid de l’hiver avec ses trois enfants dont le plus jeune avait à peine quelques mois. En 1228, elle prit le voile des sœurs du tiers-ordre de Saint François et se rendit à Marbourg où elle fit construire un hôpital avec son pécule de veuve, ne se réservant qu’une pauvre maisonnette de torchis. Toutes ses forces et tous ses soins étaient pour les pauvres et les malades ; quant à elle, elle gagnait sa vie en filant. Encore jeune par l’âge, mais riche en bonnes œuvres de noble charité, elle mourut là le 17 novembre 1231 ; elle n’avait que 24 ans.
Benoît XVI a évoqué sainte Elisabeth dans sa catéchèse du 20 octobre dernier, et dans la lettre qu’il a envoyée au primat de Hongrie en 2007 pour le septième centenaire de sa naissance.