Le secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, déplore le déclin de la langue française dans les organisations internationales et exhorte à "oser parler français même si ce n'est pas dans le vent", avant un sommet de son organisation ce week-end à Montreux (Suisse).
"Il y a un problème de volonté politique", constate l'ex-président sénégalais dans un entretien à l'AFP.
"Tous les ans, nous formons au français 12.000 à 13.000 fonctionnaires, notamment de pays d'Europe centrale et orientale. Ce que nous constatons, c'est que malgré cette formation, le français n'est pas plus utilisé au niveau de l'Union européenne", déplore-t-il.
"Si les quinze Etats à la fois membres de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et membres de l'Union européenne --donc la majorité-- parlaient français, le français gagnerait ses lettres de noblesse en Europe. Mais ce n'est pas le cas", regrette-t-il.
"L'anglais est dans le vent, c'est une sorte de solution de facilité. Malheureusement nous constatons que même des hauts fonctionnaires de nos pays membres se laissent aller à cette solution de facilité et ce n'est pas acceptable", juge Abdou Diouf.
"Il faut oser parler français même si ce n'est pas dans le vent", dit-il.