Nox, et tenebræ, et nubila,
Confusa mundi et turbida:
Lux intrat, albescit polus:
Christus venit: discedite.
Caligo terræ scinditur
Percussa solis spiculo,
Rebusque jam color redit,
Vultu nitentis sideris.
Te, Christe, solum novimus:
Te mente pura et simplici,
Flendo et canendo quæsumus,
Intende nostris sensibus.
Sunt multa fucis illita,
Quæ luce purgentur tua:
Tu, vera lux cœlestium,
Vultu sereno illumina.
Deo Patri sit gloria,
Ejusque soli Filio,
Cum Spiritu Paraclito,
Et nunc et in perpetuum. Amen.
Nuits, ténèbres, vapeurs, noir et trouble nuage,
Faites place à des temps plus doux :
L’aurore à l’univers fait changer de visage,
Jésus-Christ vient, retirez-vous.
L’ombre dont l’épaisseur enveloppait le monde
Cède aux premiers traits du soleil,
Et la couleur revient sur cette masse ronde,
Qu’il dore et peint à son réveil.
Qu’il commence et finisse à son gré sa carrière :
Notre unique soleil, c’est toi,
Seigneur, toute notre âme adore ta lumière,
Nos pleurs et nos chants en font foi.
Le monde sous le fard nous déguise cent choses,
Dont tes clartés percent l’abus ;
Astre toujours naissant, dévoiles-en les causes,
Et détrompe nos sens confus.
Louange à tout jamais au Père inconcevable !
Louange à son Verbe en tout lieu !
Louange au Saint-Esprit, ainsi qu’eux ineffable,
Qui n’est avec eux qu’un seul Dieu !
(Hymne des laudes du mercredi, de Prudence, traduction-adaptation de Pierre Corneille)