La Tribune de Genève (via Yann Redekker) rapporte que le conseiller national UDC Dominique Baettig avait demandé au Conseil fédéral, en mars dernier, de proposer un cadre constitutionnel et légal permettant d’intégrer, en tant que nouveau canton suisse, une région limitrophe dont une majorité de la population ferait la demande. Le Conseil fédéral a rejeté sa motion, car ce serait un "acte politique inamical" que les États voisins pourraient considérer comme "provocateur".
Or, le journal fait ensuite état d’un sondage réalisé dans les régions limitrophes de la Suisse par SwissOpinon pour la "Weltwoche". Résultat :
Dans le Vorarlberg*, 52% des personnes interrogées soutiennent l’idée de rejoindre la Suisse, 35% sont opposées et 13% ne savent pas. En Savoie/Haute-Savoie, l’idée séduit 48% des sondés, contre 39% hostiles et 13% sans opinion. Dans le Bade-Würtenberg, c’est oui à 48% et non à 40%, alors que la proportion est de 52% en faveur et de 44% contre dans la région Côme/Varèse.
Les jeunes sont les plus ouverts à un ralliement à la Confédération. Deux tiers des moins de 35 ans y sont favorables. Globalement, les personnes politiquement de droite sont plutôt réceptives à une sécession, alors que les personnes âgées et de gauche sont plus réticentes. Les arguments principaux qui parlent en faveur de la Suisse sont la démocratie directe, le système économique libéral et les taxes peu élevées, selon l’enquête. Entre 70% et 80% des personnes interrogées trouveraient la Suisse économiquement et fiscalement intéressante. Les citoyens des quatre régions estiment en grande majorité qu’ils devraient pouvoir voter sur les décisions politiques importantes.
Divers commentaires peuvent être faits. Je relève simplement que tous ces Français, Allemands, Autrichiens et Italiens qui souhaiteraient devenir Suisses ont comme point commun d’être des citoyens de l’Union européenne qui souhaitent quitter l’Union européenne.
* Le Vorarlberg est un cas particulier. Un référendum avait été organisé à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. Près de 80% des citoyens se prononcèrent pour le rattachement à la Suisse. Mais les Suisses craignaient que cela ne porte atteinte à l’équilibre entre latins et germanophones, et entre catholiques et protestants. Le traité de Saint-Germain-en-Laye n’en tint donc pas compte.