Grand émoi dans la cathosphère : lors de la clôture de l'année sacerdotale, le pape n'a pas nommé le curé d'Ars saint patron de tous les prêtres, alors que c'était annoncé. Les vaticanistes y vont de leurs théories. Ceux qui s'étaient étranglés de voir le pape choisir saint Jean-Marie Vianney comme figure essentielle de l'année sacerdotale exultent. D'autres s'étranglent aujourd'hui devant le « recul » du pape face aux pressions. Pour ma part il me semble qu'il y a une différence entre le curé et le prêtre en général, et que le fait que saint Jean-Marie Vianney soit le saint patron de tous les curés n'implique pas qu'il devienne aussi le saint patron de tous les prêtres. Il n'est pas évident pour un moine bénédictin ou un trappiste, ou un ermite, de se reconnaître en saint Jean-Marie Vianney.
On notera enfin la petite phrase de Benoît XVI, hier, dans son allocution avant l'Angélus :
« Et ici je pense à tant de figures de prêtres, connus et moins connus, certains élevés à gloire des autels, d'autres restés ancrés à jamais dans la mémoire des fidèles, peut-être dans une petite communauté paroissiale. Comme ce fut le cas à Ars, le village de France où saint Jean-Marie Vianney accomplit son ministère. Il n'est rien besoin d'ajouter à ce qui a été dit sur lui ces derniers mois. Mais son intercession doit nous accompagner plus encore à partir de maintenant. »
Commentaires
Et puis il suffit d'avoir vu la grande image du Saint curé d'Ars sur le Vatican lors de cette cérémonie pour avoir compris que Saint Jean Vianney restait la référence de cette année sacerdotale.
Bravo, monsieur Daoudal, pour cette lumineuse explication.
"Curé" est une dignité que n'ont pas tous les prêtres, c'est aussi une fonction que n'ont pas tous les prêtres.
Du fait de cette dignité et de cette fonction, de très nombreux prêtres ne se seraient pas reconnus en lui. Il avait ses difficultés propres de curé qui ne sont pas les genres de difficultés des autres prêtres.
Merci beaucoup, cher monsieur Daoudal.