Dans sa catéchèse, Benoît XVI a évoqué hier le deuxième devoir du prêtre : « celui de sanctifier les hommes, en particulier à travers les sacrements et le culte de l'Eglise ». Extrait :
Au cours des dernières décennies, certaines tendances ont conduit à faire prévaloir, dans l'identité et la mission du prêtre, la dimension de l'annonce, en la détachant de celle de la sanctification ; on a souvent dit qu'il faudrait dépasser une pastorale purement sacramentelle. Mais est-il possible d'exercer authentiquement le ministère sacerdotal « en dépassant » la pastorale sacramentelle ? Qu'est-ce que cela signifie précisément pour les prêtres d'évangéliser, en quoi consiste ce que l'on appelle le primat de l'annonce ? Comme le rapportent les Evangiles, Jésus affirme que l'annonce du Royaume de Dieu est le but de sa mission ; cette annonce, toutefois, n'est pas seulement un « discours », mais elle inclut en même temps, sa propre action ; les signes, les miracles que Jésus accomplit indiquent que le Royaume vient comme une réalité présente et que celle-ci coïncide en fin de compte avec sa propre personne, avec le don de soi, comme nous l'avons entendu aujourd'hui dans la lecture de l'Evangile. Et il en est de même pour le ministre ordonné : celui-ci, le prêtre, représente le Christ, l'Envoyé du Père, il en continue sa mission, à travers la « parole » et le « sacrement », dans cette totalité de corps et d'âme, de signe et de parole. Saint Augustin, dans une lettre à l'évêque Honoré de Tiabe, en se référant aux prêtres, affirme : « Que les serviteurs du Christ, les ministres de Sa parole et de Son sacrement fassent donc ce qu'il commanda ou permit » (Epist. 228, 2). Il faut réfléchir si, dans certains cas, avoir sous-évalué l'exercice fidèle du munus sanctificandi, n'a pas représenté un affaiblissement de la foi elle-même dans l'efficacité salvifique des sacrements et, en définitive, dans l'œuvre actuelle du Christ et de son Esprit, à travers l'Eglise, dans le monde.