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Benoît XVI et le Saint Suaire

Le pape est allé hier à Turin. Il a célébré la messe, dit le Regina Cæli, et s'est recueilli devant le Saint Suaire. Il y avait la foule des grands jours pour accueillir Benoît XVI. L'AFP n'a pas pu se retenir de faire sa petite crotte : « La vague de scandales pédophiles impliquant des prêtres et des religieux dans plusieurs pays d'Europe et d'Amérique n'a donc pas semblé décourager les fidèles alors qu'il est notamment reproché à la hiérarchie catholique, et au pape lui-même avant son élection, d'avoir couvert des prêtres coupables. »

Mais on laissera l'AFP à ses déjections. La méditation du pape est un texte sublime. Elle est à lire intégralement ici (un grand merci à Benoît et moi pour avoir réalisé la traduction). En voici un extrait :


Le Samedi Saint est le jour de l'absence de Dieu (la présence cachée: il nascondimento), comme nous le lisons dans une homélie ancienne: «Qu'est-il arrivé? Aujourd'hui sur la Terre, il y a un grand silence, grand silence et grande solitude. Grand silence parce que le Roi dort ... Dieu est mort dans la chair, et il est descendu pour bouleverser le royaume de l'enfer "(Homélie sur le Samedi Saint, PG 43, 439).

Chers frères, à notre époque, surtout après avoir traversé le siècle dernier, l'humanité est devenue particulièrement sensible au mystère du Samedi saint. L'absence (nascondimento) de Dieu fait partie de la spiritualité de l'homme contemporain, de manière existentielle, presque inconsciente, comme un vide dans le cœur qui s'élargit de plus en plus. A la fin du XIXe siècle, Nietzsche écrivait: «Dieu est mort! Et nous l'avons tué".

Cette célèbre phrase, avec le recul, est tirée presque mot pour mot de la tradition chrétienne, souvent répètée lors du Chemin de Croix, peut-être sans que nous soyons pleinement conscient de ce que nous disons. Après les deux guerres mondiales, les camps de concentration, et le Goulag, Hiroshima et Nagasaki, notre époque est devenue de plus en plus un samedi saint: l'obscurité de cette journée interpelle tous ceux qui s'interrogent sur la vie, elle nous interpelle en particulier en tant que croyants. Nous aussi, nous sommes concernés par cette obscurité.

Et pourtant la mort du Fils de Dieu, Jésus de Nazareth, a un aspect opposé, entièrement positif, source de consolation et d'espérance. Et cela me fait penser au fait que le Saint Suaire se comporte comme un "document photographique" doté d'un "positif" et d'un "négatif". Il en est en effet ainsi: le mystère le plus obscur de la foi est en même temps le signe le plus lumineux d'une espérance qui n'a pas de fin.

Commentaires

  • AH? Je croyais que le Linceul était une relique AUTHENTIQUE ( Pie XI) Quel bazar dans cette Eglise!

  • @ jipe, votre inculture ne vous donne aucun titre à critiquer le pape.

    Vous devriez savoir que les choses peuvent se voir sous divers aspects. Lisez "Constantes philosophiques de l'être" de Gilson et vous comprendrez mieux le discours du pape.

    @ Yves Daoudal : effectivement, cette méditation est saisissante, lorsqu'il rapproche cette affirmation de celle de Nietzsche, fils de pasteur luthérien.

    "Dieu est mort, et c'est nous qui l'avons tué."

    Une même affirmation peut être un cri prométhéen, ou un cri d'amour. Comprenez-vous cela jipe ? C'est la grâce que je vous souhaite.

    O grand Dieu, donnez-nous de nous délivrer de l'esprit prométhéen.

    O grand Dieu, donnez-nous de changer d'esprit pour entrer dans vos mystères !

    Donnez-nous l'esprit des petits enfants, dociles et confiants.

    Donnez-nous de comprendre notre importance et notre dignité, puisque Dieu est mort par amour pour nous.

    Amen.

  • Hé oui, ça fait mal , je sais. On a répondu à Nietzshe:

    Nietzsche est mort, signé Dieu.

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