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Le fils prodigue…

… et le fils aîné : « Il s'indigna, et ne voulait pas entrer. Son père sortit donc, et se mit à le prier. Mais, répondant à son père, il dit: Voilà tant d'années que je te sers, et je n'ai jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour faire bonne chère avec mes amis; mais dès que cet autre fils, qui a dévoré son bien avec des prostituées, est revenu, tu as tué pour lui le veau gras. »

L'amertume ressentie par les hommes de bien à l'égard de Dieu révèle que l'obéissance dont ils font preuve suscite une amertume intérieure qui fait apparaître les limites de cette obéissance: dans leur for intérieur, ils auraient aimé, eux aussi, partir au loin, vers la grande liberté. Ils sont secrètement envieux de ce que l'autre a pu se permettre. Ils n'ont pas parcouru tout ce chemin qui a permis au plus jeune de se purifier et de comprendre ce que signifie la liberté, ce que signifie être fils. En réalité, ils portent leur liberté comme une servitude, sans être parvenus à la maturité de la véritable condition de fils. Eux aussi ont encore besoin de faire du chemin. Ce chemin, ils peuvent le trouver s'ils donnent tout simplement raison à Dieu, s'ils acceptent que sa fête soit aussi la leur. Par cette parabole, le Père nous parle à travers le Christ, à nous qui sommes restés au bercail, afin que, nous aussi, nous nous convertissions vraiment et que nous nous réjouissions de notre foi.

(...)

« Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi », lui dit le père, « et tout ce qui est à moi est à toi» (Le 15, 31). Il lui explique par là la grandeur d'être fils. Ce sont les mêmes mots que ceux par lesguels Jésus, dans sa prière sacerdotale, décrit sa relation au Père: « Tout ce qui est à moi est à toi comme tout ce qui est à toi est à moi» (Jn 17, 10).

Joseph Ratzinger, Jésus de Nazareth.

Commentaires

  • J'avais été très frappé par l'analyse faite par le Cardinal Ratzinger au sujet du fils aîné, jamais je n'avais compris ceci. Apercevant de loin l'immense intelligence de notre Pape, je cherche encore "pourquoi" il a voulu parler de ce point - qui occupe une place non négligeable dans son livre.
    Et le même pourquoi vient à votre propos: pourquoi nous proposez-vous ce passage, qui semble sortir de nul part?

  • Pourquoi ? Mais tout simplement parce que la réaction humainement "normale" est de dire: mais quand même il a raison de râler, le frère aîné, s'il a toujours obéi et que son père ne lui jamais donné un chevreau pour faire la fête avec ses amis, alors que l'autre débauché est accueilli comme un roi.

    L'explication est celle que donne le pape, et il la donne de façon claire, me semble-t-il, c'est pourquoi je l'ai reproduite.

    L'obéissance du frère aîné est une obéissance servile (il est donc totalement à côté de la plaque puisqu'il n'est pas esclave mais fils). L'obéissance de la foi est une réponse d'amour à l'amour du Père. Cet amour apporte la plénitude et ne laisse donc rien désirer. Et il fait accueillir avec la plus grande joie celui qui, d'où qu'il vienne et quoi qu'il ait fait, découvre cet amour.

  • L'idée sous-jacente à la question était: vous avez une idée derrière la tête?

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