Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Roubaix : ville anciennement française

A Roubaix, les boucheries traditionnelles se comptent sur les doigts d'une main mais Martine et Jean-Luc Delcour ne se plaignent pas de la pénibilité de l'activité. Ils dénoncent un environnement hostile. Durant 30 ans, ils ont tenu la boucherie installée au 267 rue de Lannoy. « C'est vrai que notre clientèle, composée de personnes âgées, ne se renouvelait pas beaucoup , dépeint Martine Delcour. Mais la fréquentation restait suffisante. Nous aurions pu continuer... »

« Des jeunes ont manifesté leur écoeurement parce que nous n'étions pas une boucherie hallal, relate Jean-Luc Delcour. Une fois, un adolescent a même craché sur mon comptoir... » Son épouse poursuit : « Nous recevions des jets de soda ou de yaourt sur notre vitrine. » « Une partie de notre clientèle, vieillissante et dépendante, ne pouvait plus se déplacer , reprend M. Delcour. Certains ont arrêté, m'ont-ils dit, de commander des saucisses ou du jambon parce que leur auxiliaire de vie refusait de transporter des morceaux de porc. »

Lassitude et désarroi ont subrepticement pris le dessus : « Les cinq dernières années ont été un enfer ! » , résume Mme Delcour. Jusqu'au jour, le 30 août 2008, où elle a été agressée par un occupant non identifié de la maison voisine : « Nous faisions des travaux dans la cour. De l'eau a dû passer par-dessus le mur... Un homme a surgi perché sur une échelle pour nous menacer, puis a frappé à la porte du garage, j'avais toujours le tuyau d'arrosage dans les mains... » L'individu s'empare alors du tuyau, le coince dans la bouche de Mme Delcour et lui tord le bras, relate-t-elle.

« Nous avons également alerté la municipalité, relate Jean-Luc Delcour. M. Rousselle (maire adjoint des quartiers centre, ndlr) nous a rencontrés mais les problèmes ont persisté. » Et le couple Delcour a baissé les bras... et le rideau.

Nord Eclair, via François Desouche

Les commentaires sont fermés.