En 1983, Rom Houben est victime d'un accident de voiture. Ce Belge de 20 ans est hospitalisé dans un coma profond. Selon les médecins sa conscience est « éteinte », il est dans un état végétatif.
Sa mère ne veut pas le croire. Elle est même persuadée que son fils comprend ce qu'elle lui dit. Elle explique aux médecins que lorsqu'elle lui demande de bouger les yeux dans telle direction, il le fait. Les médecins lui répondent que c'est un tic nerveux.
Il y a trois ans, elle s'adresse à un nouveau neurologue, le Dr Laureys de l'université de Liège. Celui-ci découvre que si Rom est paralysé, il est néanmoins parfaitement conscient de ce qui se passe autour de lui.
Aujourd'hui, Rom vit dans un établissement spécialisé, et il peut communiquer en se servant d'un ordinateur. Son premier message : « Je m'appelle Rom. Je ne suis pas mort. » Et il a le sens de l'humour. Il explique que les infirmières qui s'occupaient de lui se racontaient à haute voix leurs aventures amoureuses, et qu'à force d'entendre leurs confidences il est devenu « expert en relations humaines ». Il dit aussi qu'il criait mais qu'on ne pouvait pas l'entendre. Et qu'il ne veut « blâmer personne », car « ça ne ferait pas de bien ». Mais il souligne qu'il doit la vie à sa famille, car « tous les autres avaient abandonné ».
« Pendant tout ce temps [23 ans !], je rêvais d'une vie meilleure. La frustration est un mot trop faible pour décrire ce que je ressentais... Je n'oublierai jamais le jour où on a identifié mon problème. Cela a été comme une seconde naissance. »
Le Dr Laureys, qui vient de faire connaître cette histoire en publiant un article sur le cas de Rom, considère que c'est loin d'être un cas isolé, et que de nombreux patients dont on considère l'état comme végétatif sont en fait mal diagnostiqués.
Comme le souligne le Daily Mail qui a publié trois articles sur le sujet, cet événement pourrait [ou plutôt devrait] relancer le débat sur l'opportunité de mettre fin à la vie de personnes plongées dans le coma depuis des années et dont on estime qu'elles ne recouvreront jamais leurs facultés.