Lu dans la lettre de Paix liturgique :
A un jeune homme qui disait à Monseigneur Gueneley [évêque de Langres] qu'il était temps de vivre dans l'Eglise avec son temps, d'accueillir les différences, de ne pas avoir peur et de suivre la voie que nous montre le Pape, à l'instar de ce que faisaient bon nombre d'autres évêques, Monseigneur Gueneley a répondu publiquement du tac au tac provoquant le silence étonné de la plupart des dix témoins présents : « Monseigneur Centène, on l'a fait plier. Monseigneur Aillet, on lui donne trois ans. Après, nous verrons. Dominique Rey, son diocèse finira par couler !!! »
Lu sur le Forum catholique :
Mgr Joseph Roduit, Abbé de l'Abbaye de St-Maurice en Suisse - qui par ailleurs est certainement un pasteur à qui il reste le sens surnaturel (et la Foi), ce qui est déjà remarquable - a néanmoins répondu hier, à un ami qui lui citait en exemple la démarche de Mgr Aillet pour l'application du Motu proprio, qu'il ne comprenait pas que Mgr Aillet introduise ainsi la division en son diocèse...
Cette réflexion me fait penser qu'il serait bon de rappeler aux évêques, y compris à Mgr Aillet (j'y pensais en reproduisant son dernier communiqué), que nous ne sommes plus au temps du motu proprio de 1988, mais que le droit de l'Eglise est le motu proprio de 2007. Depuis 2007, tout prêtre a juridiquement le droit de dire la messe de saint Pie V. L'évêque n'a le pouvoir ni de le lui interdire, ni de le lui permettre. Le rôle de l'évêque est simplement de coordonner les initiatives, si besoin est.
Rectificatif
En ce qui concerne Mgr Aillet, si la formulation de son communiqué paraissait renvoyer au motu proprio de 1988, la situation dans le diocèse permet de comprendre qu'il n'en est pas ainsi, mais qu'il a dû prendre une décision subsidiaire face à la carence des curés du diocèse. (Voir commentaires.) Une décision courageuse de plus à son actif.
Commentaires
Ca va même encore plus loin : Mgr Pozzo de la PCED a déclaré que
Summorum Pontificum est destiné à tous les fidèles et pas seulement
à ceux qui le demandent.
Mais, il est vrai que pour la plupart des évêques français, il n'y a plus
de problèmes liturgiques, c'est bien connu.
Oui. Et le cardinal Castrillon-Hoyos disait que l'intention du pape était qu'il y ait une messe selon la forme extraordinaire dans toutes les paroisses.
En ce qui concerne la mise en œuvre du motu proprio à Bayonne, et prochainement à Pau, les diocésains de Mgr Aillet attachés à la forme extraordinaire rendent grâce au Seigneur de ce que leur évêque ait accompli cette démarche, avec éclat et autorité.
Personne ne peut donner à Mgr Aillet des leçons de motu proprio : il a été, quelques semaines après la publication de ce texte, l’auteur d’un livre sur le sujet analysant et expliquant la pensée du Saint-Père en matière liturgique. Il préface, à paraître dans quelques jours je pense, un livre de Mgr Nicola Bux sur la liturgie et le motu proprio, dont l’édition espagnole avait été précédée par le Cardinal Canizares lui-même !
Donc, cher Yves Daoudal, comprenez que nous venons de loin, que l’arrivée de Mgr Aillet à la tête de notre diocèse a été pour nous, il y a un an à peine, un souffle d’espérance. Souffle qui se transforme d’ailleurs en tempête quand on voit tout ce que notre évêque a déjà accompli (ouverture d’une propédeutique à Bayonne alors que le séminaire était fermé, refonte totale des responsabilités au sein du diocèse, ouverture de deux chapelles d’adoration perpétuelle, pour ne parler que de ce qui se voit le plus).
Certes, le texte du MP précise que c’est au curé d’accorder la messe tridentine aux fidèles de sa paroisse qui la demandent. Mais quand, d’une part, les demandes sont tellement peu nombreuses (peur ? ignorance ? désespoir ?) qu’il est objectivement difficile de considérer qu’il y a réellement constitution dans les paroisses de « groupes stables » de demandeurs, condition de l’acquiescement du curé, quand, d’autre part, le « groupe stable » se constitue au niveau du doyenné et se fait poliment balader pendant des mois (c’était la situation avant l’arrivée de Mgr Aillet)… Ne pensez-vous pas que quelque chose vaut mieux que rien du tout, même si ce quelque chose provient de la volonté directe et affirmée de l’évêque ?
Laissons le Saint-Esprit agir à travers ceux de nos pasteurs dont on ne peut douter de la volonté d’accomplir, à travers la volonté du Pape, la volonté du Seigneur Lui-même. Qu’ils soient « candides comme des colombes et prudents comme des serpents » (Mt 10,16)
Je regrette sincèrement de vous avoir blessé.
Dans mon esprit, mon propos sur Mgr Aillet s'inscrivait dans le contexte de ce que j'ai déjà écrit sur lui, ici et dans Daoudal Hebdo. A savoir la grande admiration que j'ai pour son courage, y compris sur le plan liturgique.
C'est même pourquoi j'avais volontairement omis de signaler l'anomalie de son communiqué lorsque je l'ai répercuté. Je la signale ici, sans la moindre animosité, et sans rien retirer de ce que j'ai dit avant.
Néanmoins, il écrit:
"J’ai décidé de répondre favorablement à la demande émise par des fidèles de notre diocèse (...) Avec l’accord de Monsieur l’abbé François de Mesmay, curé de la Paroisse Notre-Dame de l’Assomption – Bayonne, et sous sa responsabilité (...)"
Or cela relève du motu proprio de Jean-Paul II, pas de celui de Benoît XVI.
Il n'est absolument pas question dans mon esprit de critiquer l'un des rares évêques qui ne soient pas hostiles aux traditionalistes, mais seulement de rappeler un point qui me paraît avoir disparu de la conscience de tous.
En relisant votre réaction, je m'aperçois que j'ai mal interprété le propos de Mgr Aillet. Il ne s'inscrit pas dans le cadre du motu proprio de 1988, contrairement à ce que laisse penser sa formulation, mais il agit en tant que "modérateur de la liturgie dans le diocèse", de façon subsidiaire: puisqu'il n'y a aucun curé qui veut dire la messe de saint Pie V, il en désigne un pour répondre à la demande d'un groupe stable.
C'est cela, n'est-ce pas ? Je vais modifier mon texte.
C'est bien cela. Merci de votre témoignage