Dans un entretien au quotidien Lidove noviny, Vaclav Klaus déclare :
« Je ne considère pas que le traité de Lisbonne soit une bonne chose pour l'Europe, pour la liberté de l'Europe, ou pour la République tchèque. Cependant, au train où vont les choses, et il est allé si vite et si loin, il sera probablement impossible de l'arrêter ou de retourner en arrière, bien que beaucoup le veuillent. (...) Je ne peux pas attendre et je n'attendrai pas les élections en Grande-Bretagne, à moins qu'elles ne se tiennent dans les prochains jours ou semaines. »
Il dit aussi : « Je n'ai jamais dit qu'il était nécessaire que ma note de bas de page soit ratifiée par l'ensemble des Etats membres, ce qui impliquerait que l'on recommence tout le processus de ratification de Lisbonne », et qu'il veut simplement un engagement « similaire à celui qui a été donné à l'Irlande ».
Il contredit ainsi son conseiller politique Ladislav Jakl. Mais son chef de cabinet Jiri Weigl avait déclaré vendredi que Vaclav Klaus voulait une garantie du même type que celles qui ont été accordées à l'Irlande. Pourtant le président tchèque avait lui-même souligné l'inanité de ces « garanties ».
Dans le même temps, le Premier ministre slovaque, Robert Fico, a déclaré que si la République tchèque obtenait une exemption à la Charte des droits fondamentaux pour se couvrir vis-à-vis des décrets Benes, la Slovaquie demanderait à son tour la même exemption.
Si vraiment Vaclav Klaus baisse les bras (mais les Slaves sont imprévisibles), on ne lui jettera pas la pierre. Il restera comme le seul chef d'Etat qui a bataillé contre le traité de Lisbonne, seul contre tous.
Addendum
Déclaration de Robert Fico dans une vidéo sur son site internet, à propos de l'exemption :
« Nous n’avons que deux options. Ou bien nous opposerons notre veto au Conseil de l’UE ou bien nous insisterons pour qu’elle s’applique également à la Slovaquie. »