Lors de l'audience générale d'hier, Benoît XVI a indiqué le programme de ses prochaines catéchèses : « De même que durant l'Année Pauline, notre référence constante a été Saint Paul, ainsi, les mois à venir, nous regarderons en premier lieu Saint Jean-Marie Vianney, le saint Curé d'Ars, en nous rappelant le 150ème anniversaire de sa mort. »
Et il a commencé en commentant cette phrase du curé d'Ars : « Oh comme le prêtre est grand ! ... S'il le comprenait, il mourrait... Dieu lui obéit : il prononce deux mots et Notre Seigneur descend du ciel à sa voix et s'enferme dans une petite hostie. »
Extraits :
Le titre même de l'Année Sacerdotale - Fidélité du Christ, fidélité du prêtre - met en évidence que le don de la grâce divine précède toute réponse humaine possible et toute réalisation pastorale, et ainsi, dans la vie du prêtre, l'annonce missionnaire et le culte ne sont jamais séparables, de même que ne sont jamais séparés l'identité ontologico-sacramentelle et la mission évangélisatrice. Du reste, la finalité de la mission de chaque prêtre, est, pourrions-nous dire, « cultuelle » : afin que tous les hommes puissent s'offrir à Dieu comme hostie vivante, sainte et à lui agréable (cf Rm 12.1), qui dans la création même, dans les hommes, devienne culte, éloge du Créateur, recevant de lui cette charité qu'ils sont appelés à se dispenser abondamment les uns aux autres.
On le percevait clairement dans les débuts du christianisme. Saint Jean Chrysostome disait, par exemple, que le sacrement de l'autel et le « sacrement du frère » ou, comme il dit « sacrement du pauvre » constituent deux aspects du même mystère. L'amour pour le prochain, l'attention à la justice et aux pauvres ne sont pas tant des thèmes d'une morale sociale, que l'expression d'une conception sacramentelle de la moralité chrétienne, parce que, à travers le ministère des prêtres, s'accomplit le sacrifice spirituel de tous les fidèles, en union avec celui du Christ, unique Médiateur: sacrifice que les prêtres offrent sans effusion de sang, de manière sacramentelle dans l'attente du retour du Seigneur. C'est là la principale dimension, essentiellement missionnaire et dynamique, de l'identité et du ministère sacerdotal : à travers l'annonce de l'Évangile, ils engendrent la foi chez ceux qui ne croient pas encore, afin qu'ils puissent unir au sacrifice du Christ leur propre sacrifice, qui se traduit dans l'amour pour Dieu et pour le prochain. (...)
Après le Concile Vatican II, il s'est produit ici et là l'impression que dans la mission des prêtres dans notre temps, il y avait quelque chose de plus urgent ; certains pensaient qu'on devait en premier lieu construire une société différente. La page évangélique, que nous avons écoutée au début, rappelle au contraire les deux éléments essentiels du ministère sacerdotal. Jésus envoie, dans ce temps et aujourd'hui, les Apôtres pour annoncer l'Évangile et leur donne le pouvoir de chasser les esprits mauvais. « Annonce » et « pouvoir », c'est-à-dire « parole » et « sacrement » sont par conséquent les deux colonnes fondamentales du service sacerdotal, au-delà de ses multiples configurations possibles.