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La Commission européenne et la chute du communisme

La Commission européenne a produit un clip vidéo visant à célébrer le 20ème anniversaire de la chute du communisme en Europe, et l'a envoyé pour avis aux 27 pays membres.

La réponse de la Pologne est cinglante. Dans une lettre adressée à Margot Wallström, le représentant permanent de la Pologne auprès de l'Union européenne, Jan Tombinski, dénonce une série d'« omissions, de raccourcis, d'erreurs flagrantes et d'utilisation malheureuse de matériel vidéo », qui ont pour résultat de délivrer un « message injuste et non professionnel ».

L'élément le plus ahurissant est que le seul personnage polonais qui apparaisse dans le clip soit « le dernier dirigeant communiste » (Jaruzelski) et qu'on n'y voie aucune des « légendes mondialement connues du plus grand mouvement anticommuniste, y compris Jean-Paul II et son message universel de liberté et de réconciliation ».

L'élément le plus débile (et qui montre le professionnalisme de la très coûteuse commission de la propagande européenne) est que pour illustrer les manifestations de Solidarnosc (en 1980) on montre une manifestation de soutien à un journal fondé en 1993...

Jan Tombinski dénonce également le fait qu'on présente la chute du Mur comme un événement tombé du ciel, sans faire mention de ce qui y a conduit : « Berlin 53, Budapest 56, Prague 68, Gdansk 70 and 80 », et tout ce qui s'est passé en Europe centrale et orientale dans les années et les mois qui ont précédé cet événement : « C'est comme si on essayait de jouer l'Hymne à la Joie sur une seule corde : ça ne sonne tout simplement pas comme la vérité ».

Commentaires

  • Le communisme s'est "effondré", certes, mais d'un "effondrement" parfaitement contrôlé par... les communistes.

    Rien n'a changé vraiment, et le crime de Katyn (par exemple) n'a pas été puni, les communistes sont toujours et encore des professeurs de morale, l'appareil est intact etc.

    Divini redemptoris :

    "11. En refusant à la vie humaine tout caractère sacré et spirituel, une telle doctrine fait nécessairement du mariage et de la famille une institution purement conventionnelle et civile, fruit d'un système économique déterminé. On nie par conséquent l'existence d'un lien matrimonial de nature juridico-morale qui soit soustrait au bon plaisir des individus ou de la collectivité et, par suite, on rejette l'indissolubilité de ce lien. En particulier, le communisme n'admet aucun lien spécial de la femme avec la famille et le foyer.

    En proclamant le principe de l'émancipation de la femme, il l'enlève à la vie domestique et au soin des enfants pour la jeter dans la vie publique et dans les travaux de la production collective au même titre que l'homme; le soin du foyer et des enfants est dévolu à la collectivité. Enfin on retire aux parents le droit de l'éducation, que l'on considère comme un droit exclusif de la communauté, c'est seulement au nom de la communauté et par délégation que les parents peuvent encore l'exercer."

    Sur ce point le communisme triomphe.

    Pie XI ne parle pas de l'avortement pourtant "autorisé" dès 1921 par Lénine. Cette autorisation découle du refus du caractère sacré de la vie humaine. Sur ce point aussi le communisme triomphe.

    Allez voir le film "Katyn", c'est un chef d'oeuvre cinématographique et de plus il donne une parfaite idée de ce qu'est le communisme, issu de Marx, Rousseau, Darwin et tutti quanti.

  • Actuellement selon le cardinal Ratzinger dans "Vérité et liberté", le communisme n'a pas encore été intellectuellement liquidé (p. 3).

    Il en est de même d'ailleurs du rousseauisme et du darwinisme.

    Ils le seront inévitablement un jour. Malgré quelques éléments justes dans le marxisme comme la critique de la liberté purement formelle des pauvres ou les éléments justes des Lumières en matière de liberté

    Comme le remarque Léon XIII dans "Libertas"

    "Nous avons parlé ailleurs, et notamment dans l'Encyclique Immortale Dei, de ce qu'on nomme les libertés modernes; et, distinguant en elles le bien de ce qui lui est contraire, Nous avons en même temps établi que tout ce que ces libertés contiennent de bon, tout cela est aussi ancien que la vérité, tout cela l'Eglise l'a toujours approuvé avec empressement et l'a admis effectivement dans la pratique."

    Mais il n'en restera pas moins que les Lumières auront eu le mérite de mettre en évidence ces éléments contenus dans le message de l'Eglise et parfois occultés par les puissants de ce monde, y compris parfois par les "rois très chrétiens".

    En attendant, le marxime n'est pas liquidé dans ce qui constitue le fondement de l'action : l'intellect humain. Ou plus exactement, il est, selon moi, déjà liquidé (par Gilson et Benoît XVI, ces grands génies) mais, bénéficie d'un consensus sociologique très puissant, entretenu par les structures de péché que sont les partis et la secte maçonnique, alors qu'il n'est qu'un cadavre intellectuel.

  • Très bon commentaire, cher Denis Merlin, en particulier le dernier paragraphe.

    A propos de cet intellect humain, je me permets de vous proposer un remarquable petit texte sur l'idéalisme :

    http://www.dici.org/thomatique_read.php?id=000169

    Il explique tout, et comment, par la philosophie, on en est arrivé au marxisme.

  • Merci, cher Ysengrin, de vos aimables compliments.

  • Dans "Le réalisme méthodique", Gilson dit que Descartes a prétendu étendre la méthode mathématique (je conçois un triangle et tout ce que je conçois clairement d'un triangle est vrai du triangle) à l'ensemble du savoir humain, alors que chaque branche du savoir nécessite une méthode particulière. Cette méthode, même si on prend la méthode de la physique comme l'a fait Kant, conduit à la destruction de la métaphysique.

    Gilson affirme ainsi que "pour un philosophe réaliste, la pensée n'a d'autre contenu que celui que ses facultés lui permettent d'abstraire des choses, et qu'elle élabore grâce à ses principes." Le réalisme méthodique" édition Téqui p. 81

    Ce qui implique que notre discours n'est qu'un morceau (un tout petit morceau) de la réalité et que notre connaissance est nécessairement "à trous". Alors que pour les idéologues, leur discours est un absolu car il exprime, ce qui seul compte : l'idée de la chose, d'où les inexpiables luttes entre les anarchistes et les totalitaires, alors que "il est également vrai de dire qu'on ne trouve rien dans l'individu qui ne vienne de la société qui ne lui vienne de la société et qu'il n'y a rien dans la société qui ne lui vienne des individus puisqu'elle les forme et qu'il la composent." ibidem p. 77. D'où notre nécessaire reconnaissance, piété envers la société sans laquelle nous ne serions presque rien, et nos droits face à la société que nous composons et qu'elle doit respecter. Car notre conscience morale nous accuse, mais aussi nous disculpe (Rom 2,15 in fine), nous demande reconnaissance envers ceux à qui nous la devons et nous avertit de nos droits.

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