Extrait de la catéchèse de Benoît XVI, hier :
Saint Paul présente avant tout la mort de Jésus et place, dans un texte si bref, deux ajouts à la nouvelle que le « Christ est mort ». Le premier ajout est : il mourut « pour nos péchés » ; le deuxième est : « selon les Écritures » (v. 3). Cette expression « selon les Écritures » place l'évènement de la mort du Seigneur en relation avec l'histoire de l'alliance vétérotestamentaire de Dieu avec son peuple, et il nous fait comprendre que la mort du Fils de Dieu appartient au tissu de l'histoire du salut, et il nous fait même comprendre que cette histoire reçoit d'elle sa logique et sa véritable signification. Jusqu'à ce moment, la mort du Christ était restée presque une énigme, dont l'issue était encore incertaine. Dans le mystère pascal s'accomplissent les paroles des écritures, c'est-à-dire, cette mort accomplie « selon les Écritures » est un événement qui porte en lui un logos, une logique : la mort du Christ témoigne que la Parole de Dieu s'est faite jusqu'au bout « chair », « histoire » humaine. Comment et pourquoi cela est arrivé se comprend par un autre ajout que fait saint Paul : le Christ est mort « pour nos péchés ». Par ces mots, le texte de Paul semble reprendre la prophétie d'Isaïe contenue dans le Quatrième Chant du serviteur de Dieu (cfr Is 53.12). Le serviteur de Dieu - ainsi dit le chant - « s'est dépouillé lui-même jusqu'à la mort », il a pris sur lui « tous nos péchés », et intercédant pour les « coupables » a pu apporter le don de la réconciliation des hommes entre eux et des hommes avec Dieu : sa mort est donc la mort qui met fin à la mort ; le chemin de la Croix conduit à la Résurrection.
Dans les versets qui suivent, l'Apôtre s'arrête ensuite sur la résurrection du Seigneur. Il dit que le Christ « est ressuscité le troisième jour selon les Écritures ». De nouveau : « selon les Écritures » ! De nombreux exégètes entrevoient dans l'expression : « il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures » un rappel significatif de ce que nous lisons dans le Psaume 16, où le psalmiste proclame : « Tu n'abandonneras pas ma vie aux enfers, tu ne laisseras pas ton fidèle voir la corruption » (v.10). C'est un des textes de l'Ancien Testament, cité le plus souvent dans le christianisme primitif, pour prouver le caractère messianique de Jésus. Puisque selon l'interprétation juive, la corruption commençait après le troisième jour, la parole des Ecritures se réalisa en Jésus qui ressuscite le troisième jour, c'est-à-dire avant que commence la corruption. Saint Paul, en transmettant fidèlement l'enseignement des Apôtres, souligne que la victoire du Christ sur la mort se réalise grâce à la puissance créatrice de la Parole de Dieu. Cette puissance divine apporte espérance et joie : voilà en définitive le contenu libérateur de la révélation pascale. Dans la Pâque, Dieu se révèle lui-même ainsi que la puissance de l'amour trinitaire qui anéantit les forces destructrices du mal et de la mort.
(source : Eucharistie miséricordieuse. La traduction des paragraphes précédents aurait besoin d'être sérieusement revue.)
Le pape a aujourd'hui 82 ans. Que Dieu nous le garde longtemps.