Les illusions de l'ennemi m'ont jeté dans les ténèbres; éclaire-moi, ô mon Christ! toi qui, suspendu à la croix, as obscurci la lumière du soleil et fait luire sur tes fidèles la lumière du pardon. Que je marche à la lueur de tes préceptes, et que j'arrive purifié aux splendeurs salutaires de ta Résurrection.
O Sauveur ! ô Christ ! semblable à une vigne attachée au bois, tu as arrosé toute la terre du vin de l'immortalité. Je m'écrie : Déjà tu m'as versé, à moi aveuglé par mes péchés, le suc de la douce componction; maintenant donne-moi la force de jeûner des plaisirs coupables, toi qui es bon et miséricordieux.
O puissance de ta croix ! c'est elle qui a fait fleurir dans l'Eglise le germe de l'abstinence, en arrachant l'ancienne intempérance qui, dans Eden, fit tomber Adam ; celle-ci a été une source de mort pour les hommes ; celle-là est pour le monde un fleuve d'immortalité toujours pur, qui coule comme d'un autre paradis dans ton sang vivifiant uni avec l'eau ; c'est de là que tout a repris la vie ; par ce fleuve, fais-nous goûter des délices dans le jeûne, ô Dieu d'Israël ! toi dont la miséricorde est si grande.
(Liturgie byzantine, premier vendredi de carême)