Après le veto du président de la République, le gouvernement italien s'est réuni pour la seconde fois, hier soir, pour adresser au Sénat un projet de loi qui interdirait aux médecins de cesser de nourrir les personnes dans le coma.
"Si le chef de l'Etat devait décider de ne pas signer ce décret-loi, nous convoquerions sur le champ le Parlement pour faire adopter cette loi en l'espace de 2-3 jours", avait dit Silvio Berlusconi. "Je crois interpréter les sentiments de la majorité des Italiens", avait-il ajouté.
Giorgio Napolitano avait expliqué, dans sa lettre à Silvio Berlusconi, qu'il ne voyait pas dans le décret-loi le "caractère urgent" justifiant l'adoption d'une telle mesure. Réplique de Berlusconi: "Nous avons tous les éléments d'urgence et de nécessité. Selon la Constitution, l'appréciation du caractère d'urgence revient au gouvernement. Si nous n'avions pas fait tous les efforts possibles pour éviter la mort d'une personne dont la vie est en danger, qui respire de manière autonome, je me serais senti coupable de non assistance à personne en danger."
L'interruption progressive de l'alimentation et de l'hydratation de la jeune femme a débuté vendredi. Vittorio Angiolini, l'avocat de sa famille, a affirmé que celle-ci "se poursuivrait".
Poursuivant sa dérive sans fin, Gianfranco Fini, président de la Chambre des députés, a critiqué Silvio Berlusconi en se disant "très préoccupé (par le fait que) le Conseil des ministres n'ait pas pris en compte les arguments du chef de l'Etat". Sic.
Addendum
Déclaration de Silvio Berlusconi, en déplacement ce samedi en Sardaigne :
« Franchement, je suis stupéfait que des médecins qui se sont consacrés à sauver les vies humaines puissent s'engager dans une action qui porte sûrement à la mort, et même avec cruauté, à travers la privation d'un organisme de l'alimentation. »
Et à propos du veto du président de la République sur le décret, pour la raison, selon la presse, qu’il ne veut pas aller à l’encontre du décret définitif de la Cour de cassation concernant Eluana :
« Je pensais que la présidence aurait pu surmonter ses réticences juridiques (...) à la lumière du fait que le décret avait été fait pour sauver une vie humaine. »