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L’unité et la conversion

Extrait de l’homélie de Benoît XVI, dimanche, en la solennité de la Conversion de saint Paul, en conclusion de la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens.

La conversion de saint Paul nous offre le modèle et nous indique la voie pour aller vers la pleine unité. L'unité demande en effet une conversion : de la division à la communion, de l'unité blessée à l'unité rétablie et pleine. Cette conversion est un don du Christ ressuscité, comme cela eut lieu pour saint Paul. Nous l'avons entendu dans les paroles mêmes de l'apôtre, dans la lecture qui vient d'être proclamée : « Mais ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu » (1 Co 15, 10). Le Seigneur, le même qui appela Saul sur le chemin de Damas, s'adresse aux membres de son Eglise - qui est une et sainte - et, appelant chacun par son nom, il demande : pourquoi m'as-tu divisé ? Pourquoi as-tu blessé l'unité de mon corps ? La conversion implique deux dimensions. Lors de la première étape, on identifie et on reconnaît les fautes à la lumière du Christ, et cette reconnaissance devient douleur et repentir, désir d'un nouveau début. Lors de la deuxième étape, on reconnaît que ce nouveau chemin ne peut pas venir de nous-mêmes. Il consiste à se laisser saisir par le Christ. Comme le dit saint Paul : « ...je poursuis ma course pour saisir tout cela, comme j'ai moi-même été saisi par le Christ » (Ph 3, 12). La conversion exige notre oui, elle exige ma « course » ; ce n'est pas, en dernière analyse, une activité personnelle, mais un don, le fait de se laisser former par le Christ ; elle est mort et résurrection. C'est pourquoi saint Paul ne dit pas : « Je me suis converti », mais il dit « j'ai cessé de vivre » (Ga 2, 19), je suis une nouvelle créature. En réalité, la conversion de saint Paul ne fut pas un passage de l'immoralité à la moralité, d'une foi erronée à une foi correcte, mais elle fut le fait d'être conquis par l'amour du Christ : le renoncement à sa propre perfection, elle fut l'humilité de celui qui se met sans réserve au service du Christ pour ses frères. Et ce n'est que dans ce renoncement à nous-mêmes, dans cette conformité au Christ que nous sommes unis également entre nous, que nous devenons « un » dans le Christ. C'est la communion avec le Christ ressuscité qui nous donne l'unité.

Commentaires

  • La conversion est "renoncement à sa propre perfection", c'est la conversion vers la perfection du Christ, si je comprends bien

    Cela nous fait comprendre combien nous devons rester éloignés de la spiritualité intégriste des exercices en cinq jours, pour revenir à une authentique spiritualité chrétienne.

    C'est pourquoi nos frères séparés protestants, avec lesquels je ne suis pas d'accord sur le fond de la doctrne sinon je serais protestant, nous ont montré, malgré eux pourrait-on dire, une déviance de certaines théories en vogue chez les catholiques où la vertu semble être le fruit de notre de notre choix (les deux étendards) et de la condamnation des autres (les deux étendards également (1), ce qui est une tendance islamiste (prétention d'être un "bon musulman" et de lutter pour la vertu par la violence envers les autres, jugés inférieurs à soi).

    Merci monsieur Daoudal de nous donnez à lire de pareils textes sublimes et véritablement supra humains.

    (1) Naturellement, saint Ignace n'a pas voulu signifier cela. Mais c'est l'interprétation de beaucoup d'intégristes catholiques.

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