Au début de la soirée présidée par le pape Benoît XVI à l’occasion du 60e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'homme (qui est essentiellement pour le pape l’occasion d’entendre un concert donné par l'Orchestre de l'opéra de Francfort), le cardinal Renato Martino, président du Conseil pontifical Justice et Paix, a souligné que la "vision catholique" des droits de l'homme intègre "la totalité des dimensions constitutives de la personne humaine" et notamment "sa relation à Dieu".
Ce qui la distingue radicalement de la conception "individualiste" où "la revendication des droits de l'homme s'est transformée en affirmation des droits de l'individu plus que de la personne, c'est-à-dire de l'être humain amputé de sa dimension sociale et privé de transcendance".
Commentaires
Effectivement, si les droits de l'homme entendus à la manière individualiste recoupent en certaines matières les droits de l'homme entendus chrétiénement, il est bien certain que le droit de l'homme à la vie par exemple est absolu alors que les individualistes ne reconnaissent le droit à la vie que si l'individu peut parler, se défendre.
Pour les catholiques les droits et les devoirs de l'homme sont les deux faces des mêmes obligations. J'ai le droit de vivre, mais j'ai aussi le devoir de ne pas tuer et personne ne peut m'imposer de tuer, j'ai aussi le droit de ne pas tuer. Alors que l'individualisme voit les droits comme des droits sans obligations ni sanctions. Donc j'ai le droit de vivre, mais autant que je veux, donc je dois respecter la vie des autres pour autant qu'ils parlent et savent se défendre. Pour un embryon qui ne peut pas parler, j'ai un droit de vie et de mort s'il me gêne.
Mais cela n'empêche pas un catholique (un chrétien) d'invoquer les droits de l'homme, car la théorie égoiste des droits de l'homme, ou plus exactement individualiste des droits de l'homme est une déviation, une "extrémisation" de la morale catholique ou chrétienne (comme on veut).
Donc les droits de l'homme y compris la liberté religieuse (1er commandement) découlent du décalogue.
La théorie extrémiste des droits de l'homme est en perte de vitesse malgré la rage et la fureur de ses partisans.
Cher monsieur Lapinos,
Quel plaisir de vous retrouver ! J'espère que le silence de ces dernières semaines est dû à un événement heureux. Je remercie monsieur Daoudal de recevoir nos joutes intellectuelles.
A la façon de certains protestants, de certains catholiques et des marxistes vous opposez la loi à la vie et vous vous réclamez de l'Evangile pour cela. Un de mes amis protestant m'a opposé, alors que je lui parlais de loi de l'Eglise, un passage de saint Jean l'évangéliste.
Pour moi loi ne s'oppose pas à vie. La loi, c'est aussi la vie. Elle s'insère dans la vie. Notre Seigneur lui- même ne conseille-t-il pas d'écouter les pharisiens, légalistes ultras ? (Mathieu 23, 2), Il ne conseille pas en revanche d'écouter les saducéens qui en prenaient à leur aise avec la loi de Moïse.
Mais il est vrai que la loi doit être interprêtée à la lumière des principes qui lui donnent vie (la justice, les droits de l'homme), cela ne permet pas de la mépriser pour autant et de la juger du haut de nos opinions.
Je reconnais en votre pensée la pensée de Madiran ou de l'abbé Laguérie qui jugent sans valeur les lois positives, surtout humaines, alors qu'elles expriment normalement la volonté de Dieu. Car l'homme et surtout l'autorité (le père, la mère, le mari, le législateur etc.) exprime la volonté de Dieu.
(note : je ne fais qu'un petit commentaire qui n'a pas l'ambition d'exprimer l'intégralité de la vérité sur ces matières)