Le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek a été reconduit hier, sans surprise, à la tête de son Parti civique démocrate (ODS), signant la victoire des « euroréalistes » sur les « eurosceptiques ».
Toutefois, s’il a obtenu 284 voix, le maire de Prague Pavel Bem en a obtenu 162.
Un proche de Pavel Bem, David Vodrazka, a été élu premier vice-président.
La veille, Vaclav Klaus avait annoncé qu’il renonçait à la présidence d'honneur de l’ODS, parti qu’il avait fondé en 1991.
« Depuis longtemps, je n'arrive plus à m'identifier avec un grand nombre de positions soutenues par l'ODS ou plutôt par sa direction », a-t-il déclaré, accusant l'ODS se transformer « d'un parti civique et de droite en une formation centriste qui défend des intérêts de lobbyistes ».
Le traité de Lisbonne doit être discuté demain mardi à la chambre des députés en session extraordinaire. Mais selon le site euro.cz, les députés ODS ont l’intention de ne pas avaliser l’ordre du jour et donc de faire capoter la session (avec l’appui des autres partis de la coalition, et des communistes).
Le congrès de l’ODS a dit que la décision sur le traité appartenait aux parlementaires, mais a recommandé qu’ils cherchent d’abord à adopter le traité sur le bouclier anti-missile américain.
Le chef des sociaux-démocrates Jiri Paroubek a rétorqué que si l’ODS et les partis de la coalition gouvernementale minoritaire bloquaient le vote sur le traité de Lisbonne, son parti mettrait fin à l’accord de non-agression qu’ils ont conclu pour le temps de la présidence tchèque de l’UE.
La provocation de Daniel Cohn-Bendit, vendredi au Château de Prague, a conduit Vaclav Klaus à publier sur le site de la présidence l’intégralité des propos qui se sont tenus lors de cette réunion. On y voit que l’Irlandais Brian Crowley fut aussi hargneux que Cohn-Bendit, et que le véritable responsable de l’incident est le président du Parlement européen Hans-Gert Pöttering.
(Le texte originel en tchèque, les principaux extraits en anglais, quelques extraits en français, dans un article du Monde dont le titre dit exactement l’inverse de la réalité : Quand le président tchèque s’en prend à Daniel Cohn-Bendit.)