Un passage du discours de Benoît XVI au congrès organisé par l'Université pontificale du Latran à l'occasion du dixième anniversaire de l'encyclique « Fides et ratio », jeudi, a provoqué de vives réactions chez nombre de scientifiques :
Dans les développements actuels de la science, disait-il, « le gain facile ou, pire encore, l'arrogance de remplacer le Créateur jouent parfois un rôle déterminant ».
Mais en fait ces protestations sur l’arrogance et le gain facile (qui sont des réalités) sont un rideau de fumée. Ce que ne supportent pas les scientifiques, c’est la suite du propos du pape :
« La science, par ailleurs, n'est pas en mesure d'élaborer des principes éthiques ; elle peut seulement les accueillir et les reconnaître comme nécessaires pour faire disparaître ses éventuelles pathologies. La philosophie et la théologie deviennent, dans ce contexte, des aides indispensables avec lesquelles il faut se confronter pour éviter que la science n'avance toute seule sur un sentier tortueux, plein d'imprévus et qui n'est pas dépourvu de risques. »
Il s’agit là d’un thème récurrent chez Joseph Ratzinger, exposé dans plusieurs de ses interventions publiques. Par exemple, il disait à Vérone, en octobre 2006, qu’il fallait « conjuguer entre elles la théologie, la philosophie et les sciences, dans le plein respect de leurs propres méthodes et de leur autonomie réciproque, mais également en ayant conscience de l’unité intrinsèque qui les relie ».
Voilà ce que les scientifiques ne veulent pas entendre, y compris certains qui se disent catholiques.