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Là où Dieu est mort

Si nous regardons l'histoire, nous sommes obligés de noter assez fréquemment la froideur et la rébellion de chrétiens incohérents. Suite à cela, Dieu, même s'il ne manque jamais à sa promesse de salut, a souvent dû recourir au châtiment. On pense spontanément, dans ce contexte, à la première annonce de l'Evangile, de laquelle surgiront des communautés chrétiennes d'abord fleurissantes, qui ont ensuite disparu et ne sont plus rappelées aujourd'hui que dans les livres d'histoire. Ne pourrait-il pas advenir de même à notre époque? Des nations un temps riches de foi et de vocations perdent désormais leur identité propre, sous l'influence délétère et destructive d'une certaine culture moderne. On y trouve celui qui, ayant décidé que «Dieu est mort», se déclare «dieu» lui-même, et se considère le seul artisan de son propre destin, le propriétaire absolu du monde.

En se débarrassant de Dieu et en n'attendant pas de Lui son salut, l'homme croit pouvoir faire ce qui lui plaît et se présenter comme seule mesure de lui-même et de sa propre action. Mais, quand l'homme élimine Dieu de son propre horizon, qu'il déclare Dieu  «mort», est-il vraiment plus heureux? Devient-il vraiment plus libre? Quand les hommes se proclament propriétaires absolus d'eux-mêmes et uniques maîtres de la création, peuvent-ils vraiment construire une société où règnent la liberté, la justice et la paix? N'arrive-t-il pas plutôt - comme nous le démontre amplement la chronique quotidienne - que s'étendent l'arbitraire du pouvoir, les intérêts égoïstes, l'injustice et l'exploitation, la violence dans chacune de ses expressions? Le point d'arrivée, à la fin, est que l'homme se retrouve plus seul et la société plus divisée et confuse.

Benoît XVI, homélie de la messe d’ouverture du synode sur la Parole de Dieu.

Commentaires

  • Selon moi, il existe au moins une erreur de traduction dans ce texte : "arbitrio" ne signifie pas "l'arbitrage", mais "l'abus", nous dirions en français "l'arbitraire" du pouvoir. "Estendersi" se traduit par se propage, plutôt que s'étendre dont on ne comprend pas le sens ici en français.

    Je vous propose au lieu de

    "qu'on étende l'arbitrage du pouvoir, les intérêts égoïstes, l'injustice et l'exploitation, la violence dans chacune de ses expressions ?"

    cette traduction personnelle :

    "que se propagent l'abus de pouvoir, les intérêts égoïstes, l'injustice et l'exploitation, la violence dans chacune de ses expressions ?"

    Je n'ai pas contrôlé toute la traduction, mais j'ai été choqué par la phrase française... ce qui' m'a amené à me poser des questions.

    Cela dit le texte est remarquable et tellement vrai. Nietzsche, Sartre, enfermés dans vos bureaux, enfermés dans votre colère avez-vous songé aux conséquences de vos propos suicidaires et homicides ?

    [J'ai remplacé cette traduction par la traduction officielle qui a été diffusée ensuite par Zenit.
    YD]

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