Extraits de la catéchèse de Benoît XVI, hier.
Si, comme nous l'avons remarqué, pour Luc le Concile de Jérusalem exprime l'action de l'Esprit Saint, pour Paul il représente la reconnaissance décisive de la liberté partagée entre tous ceux qui y participèrent : une liberté par rapport aux obligations provenant de la circoncision et de la Loi ; cette liberté pour laquelle « le Christ nous a libérés, pour que nous restions libres » et pour que nous ne nous laissions plus imposer le joug de l'esclavage (cf. Ga 5, 1). Les deux modalités avec lesquelles Paul et Luc décrivent l'assemblée de Jérusalem ont en commun l'action libératrice de l'Esprit, car « là où l'Esprit du Seigneur est présent, là est la liberté », dira-t-il dans la deuxième Lettre aux Corinthiens (cf. 3, 17).
Toutefois, comme il apparaît avec une grande clarté dans les Lettres de saint Paul, la liberté chrétienne ne s'identifie jamais avec le libertinage ou avec le libre arbitre de faire ce que l'on veut ; elle se réalise dans la conformité au Christ et donc dans le service authentique des frères, en particulier des plus indigents. (…)
« En effet, le Royaume de Dieu ne consiste pas en des questions de nourriture ou de boisson ; il est justice, paix et joie dans l'Esprit Saint » (Rm 14, 17). C'est une leçon que nous devons apprendre nous aussi : avec les différents charismes confiés à Pierre et à Paul, laissons-nous guider par l'Esprit, en cherchant à vivre dans la liberté qui trouve son orientation dans la foi en Christ et se concrétise dans le service à nos frères. Ce qui est essentiel c'est d'être toujours plus conformes au Christ. C'est ainsi qu'on devient réellement libres, c'est ainsi que s'exprime en nous le noyau le plus profond de la Loi : l'amour pour Dieu et pour notre prochain. Prions le Seigneur pour qu'il nous enseigne à partager ses sentiments, pour apprendre de Lui la vraie liberté et l'amour évangélique qui embrasse tout être humain.