Jacques Bompard organisait à Orange, ces derniers jours, l’université d’été de L’Esprit public. Parmi les orateurs, Nicolas Bay, « secrétaire général du MNR ». Il a tenu des propos qui ont paraît-il fortement déplu au maire d’Orange. Voici les extraits que cite Nations Presse Info :
La défense de notre identité nationale et européenne, l’enracinement dans nos convictions et nos valeurs essentielles et le travail de terrain constituent sans doute une réponse adaptée à bien des difficultés que la famille nationale connaît actuellement. Mais cela ne suffit pas. Notre faiblesse actuelle est aussi née de notre division. Il est maintenant nécessaire de se rassembler en surmontant les réticences et en dépassant les anciens conflits. Le pragmatisme doit prévaloir. Dans ce domaine aussi, la réalité doit nous guider. Or la réalité aujourd’hui, c’est que le Front national est et demeure la seule véritable force qui, au sein de notre famille politique, a un poids électoral significatif. Je dis cela avec d’autant plus de liberté que je ne suis pas membre du FN. Mais, sauf à vouloir nier les réalités et à se complaire dans un monde politique imaginaire, on ne peut aujourd’hui envisager raisonnablement le rassemblement des nationaux sans le FN ou contre le FN. (…)
La « satellisation » de la droite nationale est aujourd’hui la cause majeure de son affaiblissement même si cela permet, j’en conviens, de voir naître parfois certaines initiatives et innovations bénéfiques. (…)
Mais, prenons garde à la dispersion… Depuis trente ans, la totalité des initiatives électorales en concurrence du Front national se sont soldées par de cuisants échecs. L’an passé encore, à l’occasion de la présidentielle, nombre de patriotes sincères se sont engagés aux côtés de Villiers, voyant en lui celui qui mènerait un combat résolu contre l’islamisation. Nous connaissons la suite : la croisade du vicomte s’est arrêtée dès que Sarkozy a sifflé la fin de la récréation…
Commentaires
Monsieur Bompard a du sentir quelque chose le gratter, dans le dos, entre les deux omoplates... A inviter des amis comme ça, on n'a plus besoin d'ennemis ;-)
Cela dit, je suis assez d'accord avec les thèses défendues par Nicolas Bay - notamment le fait que Villiers soit la marionnette de l'UMP destinée à séduire les "droitards".
Qui pourrait dire le contraire ? Il ne faut pas confondre le FN avec le système Le Pen.
Autant l'extinction du second est une nécessité à la rénovation du FN et à l'émergence du mouvement national en France, autant l'association avec notamment un FN rénové (et donc débarassé de la dynastie Le Pen et de sa cour), est indispensable au renouveau.
Discuter, voire travailler ensemble, n'est ni se renier ni se rallier.
La ligne choisi par le MNR au départ de Bruno MEGRET, "Unité, Indépendance, Action" me semble une ligne saine. Et je ne vois pas quelle raison les militants et les cadres du MNR auraient de s'inquiéter de la capacité de la direction collégiale à s'y tenir.
Celà dit, l'argumentation manque à certains égards de pertinence (et je me prononce en tant qu'électeur du MNR et tout à fait favorable sur le principe au travail que réalise pour nous Nicolas Bay...
Parler des "30 dernières années" pour prouver la solidité du FN est un non-sens : le FN de 2008 n'a plus rien à voir avec celui de 1985 ni de 1997 !!!
La chute actuelle du FN est la conséquence directe du démontage réalisé en 1999 par les soins de la famille Le Pen des 15 années précédente, qui avaient été consacrées à la constitution patiente d'un appareil de cadres et de militants performant. Pendant les 10 dernières années, le FN a vécu sur les souvenirs du FN d'avant 99. Les crises qu'a connues avant 1999 le FN des Mégret, Le Gallou, Timmermans, etc., il avait alors les forces vives permettant de les surmonter, et de rebooster
Un FN qui pratique depuis dix ans la saignée systématique de ses forces vives, de manière à débarasser le mouvement de tout ce qui pourrait concurrencer à terme la succession très discutable que le népote s'est choisie, ce FN-là a-t-il encore les moyens de se relever d'une telle dégringolade ?
N'est-il pas, M. Bay, urgent d'attendre, plutôt que de voler au secours de la débâcle (inévitable et mérité) d'un système archaïque et patriacal qui est devenue depuis 10 ans la risée de l'Europe entière, et la honte de la droite nationale française ?
L'analyse ci-dessus contient sans doute bien des vérités.Je suis un esprit libre et, en rejoignant le FN dans le début des années 90, avec beaucoup d'espérance, je m'étais aperçu rapidement qu'il s'agissait d'une affaire de famille reposant presqu'enièrement sur la personnalité de Jean-Marie.Aussi ais-je été très déçu et dégoûté de la scission alors que je souhaitais une formation forte, unie dans ses tendances et efficace.Mais l'humanité est ainsi faite qu'elle a besoin de chefs, de "leaders charismatiquesé pour l'entrainer ou d'une sorte de "père de la nation".C'est d'ailleurs logique et conforme à la religion et à la morale, au sens de la famille.Alors, un FN sans chef ne peut pas non plus fonctionner bien que je souhaite toujours un vrai "front" rassembleur de tout ce qui reste de nos forces face aux adversaires de l'intérieur.Unis, nous pourrions beaucoup, nous pourrions tout mais, hélas, l'hisoire va nous montrer (comme toujours) que la reconquête ne se fera que dans les pires moments et par le sang versé, s'il plait à Dieu !
Sans chef, certes... Mais pourquoi doit-ce être un chef issu de cette famille-là ? Ne serai-ce pas aux adhérents, cadres et militants à décider qui doit assurer leur représentation ?
Ou y-t-il une sorte de droit divin attaché à la famille Le Pen, selon lequel toute légitimité ne saurait procéder que de Le Pen ou de sa descendance ? La famille Le Pen aurait-elle à ce point saigné le mouvement de toute personnalité capable de devenir un jour le chef de cette formation ? Y'a t-il un poid minimum, comme pour les taureaux de concours ?
Ou bien les différentes tendances qui le composent seraient elles à ce point composés d'imbéciles, incapables de comprendre ce qui les réunit, qu'elles ne puissent être maintenues ensemble que par le moyen d'un despote, obligé d'écraser de sa personnalité et de son influence toute forme de débat interne pour éviter la dislocation ?
On peut ergoter des années sur ce qu'il eut fallu faire. Sur ce qu'il faut faire désormais, il n'y a plus aucune ambiguïté. Nicolas Bay fait simplement une analyse lucide sur le seul vote réellement utile (dés le premier tour, CQFD ...) Ce qui n'empêche pas de militer "ailleurs".
Soyons clairs: dans le contexte dramatique actuel, les initiatives électorales dissidentes sont D'ABORD des divisions et donc des trahisons. Les dernières "élections" en sont la parfaite illustration. Donc pour ce qui me concerne et malgré mes pudeurs de vierge effarouchée (il y en a qui se sentent visés ? ...) je voterai FN à chaque fois que j'en aurai la possibilité. Et je ne pense pas être le seul.
Sans illusion aucune cependant. Parce qu'il faut aller plus loin: le système fera TOUT (ne l'a-t-il suffisamment démontré ?) pour empêcher la moindre représentation électorale des courants d'opinion nationalistes et identitaires, ennemis jurés de la dictature mondialiste. La parole ne peut leur être rendue par des moyens "légaux".
De cela AUSSI il faut tirer les leçons qui s'imposent ...
Nicolas Bay, que j'ai toujours apprécié, fait un constat de bon sens et évident.
Par ailleurs, certaines initiatives récentes sont assez surprenantes. Elles se revendiquent de succès ou actions locales mais - dans le même temps - n'arrêtent pas de taper sur le FN. C'est d'autant plus surprenant que leur objet propre ne vient pas en concurrence avec la finalité politique nationale du FN. D'ou - pour moi - sentiment de malaise.
Cela dit, il faut peser les mots de N.Bay et bien comprendre ce qu'elles impliquent aussi pour le FN (à mon sens). Il faut que celui-ci sache réellement accueillir ceux qui sont sur une ligne similaire sans mettre en avant d'abord des questions de personnes mais de programme. Ce qui suppose aussi :
- la juste autonomie des initiatives et leur valorisation,
- la culture du débat interne, notamment dans la future nomination de son président (qui peut ne pas être le candidat à l'élection présidentielle).
Je le dis d'autant plus que je pense que nos idées ont un vrai potentiel mais qui est détruit actuellement par la tentation de la "groupusculisation" comme dit Le Monde et comme l'analyse N.Bay mais aussi de la personnalisation (comme on le voit au PS, au MODEM et à l'UMP avec super NS).
Autre analyse : http://bernard-antony.blogspot.com/2008/09/le-sens-de-ma-prsence-aux-journes-de.html
Et sinon Bay, il va rentrer direct au bureau politique avec ce genre de coups de langue aux Le Pen ... :mrgreen:
Non ce qu'il veut c'est faire ce que fait déjà le parti populiste, y a aucun membre du parti populiste dans le bureau politique du FN.
Il a fait sa propre UDT avec des invités membres du fn.
Le réalisme a le dos large...
La réalité la plus immédiate pour quelqu'un qui cherche des places est effectivement de se dire qu'il les trouvera plus facilement au FN.
Pour quelqu'un qui est capable de voir les choses avec un peu plus de recul, la réalité, c'est que le cycle du FN lepéniste touche à sa fin, qu'il faut le laisser mourir de sa belle mort.
Et c'est sur les morceaux de ce qui restera qu'il sera possible de reconstruire une droite nationale recomposée, où chaque formation aura sa place avec son identité propre, mais devra aussi travailler avec les autres composantes de la famille pour pouvoir peser électoralement ensemble.
Essayer de revenir à l'époque lepéniste en soufflant désespérément dans le cadavre du vieux chef est une entreprise qui peut être rentable à court terme pour des individus avides de places ou d'action immédiate, mais qui ne fait que retarder l'inévitable recomposition.
La réalité d'aujourd'hui, c'est que les forces vives de la droite nationales sont au moins autant à l'extérieur du FN qu'à l'intérieur.
Une discussion intéressante sur le même sujet : http://radiocourtoisie.leforum.eu/t4442-Bruno-Megret-revient-pour-achever-le-MNR.htm?start=15#p35309