L'attribution en 2001 de la XXIXe Olympiade à la capitale chinoise avait fait naître l'espoir que, désormais sous les regards du monde, Pékin serait obligé de relâcher la pression sur les voix déviant de la doctrine du régime, nous dit l’AFP. C’est ce que pouvaient croire les indécrottables naïfs de tout poil, en effet. Or le résultat est inverse, comme c’était prévisible : à l’occasion des JO, le monde médiatique fait la promotion du régime chinois, comme un rideau de fumée dont le régime profite…
Voici la suite de cette dépêche :
Durant les compétitions, les ONG ont continué à espérer que les autorités, accueillant des dizaines de journalistes et de touristes internationaux, seraient contraintes de laisser plus de place à la liberté d'expression, à la liberté de culte ou aux dissidents.
Les dix premiers jours des compétitions n'ont rien montré de tout cela: l'accès à l'internet a été partiellement restreint, des militants pro-Tibet ont été interpellés et les dissidents arrêtés juste avant les Jeux n'ont pas refait surface.
"Jusqu'à aujourd'hui, ce qui avait été annoncé publiquement ne se traduit pas dans les faits, ce qui soulève un certain nombre de questions", a déclaré samedi Giselle Davies, porte-parole du Comité international olympique (CIO).
Par exemple Zhang Wei, une résidente de Pékin qui a tenté d'obtenir une compensation pour la démolition de sa maison, a été condamnée à trente jours de détention pour "troubles à l'ordre public".
Elle avait demandé la permission de manifester dans l'une des trois zones où les autorités voulaient cantonner les protestations, a expliqué son fils, Mi Yu. Le régime avait fait des promesses sur le droit à manifester.
"Ils ont fait cette annonce pour le monde extérieur mais, à l'intérieur du pays, ils répriment la population", a déclaré à l'AFP M. Mi.
Pour Nicholas Bequelin, de l'organisation Human Rights Watch (HRW), les jeux Olympiques n'ont "pas favorisé" les réformes en matière de droits de l'Homme, "ils ont en fait ralenti le travail en cours et provoqué l'augmentation des abus".
"La stratégie adoptée par Pékin pour la préparation des Jeux a été d'éradiquer toutes les voix critiques en les empêchant de répercuter un message dans les médias internationaux", dit-il.
L'épouse du dissident emprisonné Hu Jia a disparu depuis la veille de l'ouverture des JO. Depuis cette date, toutes les tentatives pour joindre Zeng Jinyan ont échoué.
Hu Jia, l'une des voix les plus critiques du régime, avait été condamné en avril pour "tentative de subversion".
La disparition de Zeng "est clairement liée aux jeux Olympiques, car nous avons perdu le contact juste avant le début des Jeux", a déclaré à l'AFP Li Fangping, l'avocat du dissident.
Lui-même a expliqué avoir quitté Pékin, la pression se faisant trop importante.
Un opposant chinois a écrit au président du CIO, Jacques Rogge, pour l'alerter d'une détérioration des conditions de vie en prison en amont des jeux Olympiques.
He Depu, qui purge une peine de huit ans, a affirmé que le sort des prisonniers politiques s'est particulièrement aggravé en dépit des espoirs que les JO serviraient de catalyseur pour un changement, dans cette lettre transmise à la presse par Human Rights in China, basée à New York.
Commentaires
Petite anecdote qui révèle bien le niveau de nos "naïfs de tous poils" ( et d'ailleurs ma propre naïveté pour tout dire...).
J'ai participé à la manifestation organisée par "Reporters Sans Frontières" le jour de l'ouverture des jeux ...
Comme je trouvais anormal que, ni les tracts, ni les affiches, ni les slogans ne mentionnent le terme "Communisme", je me suis mis à crier " COMMUNISME ASSASSIN !!!"...Avec une voix suffisamment forte pour être entendu de presque tout le monde ( deux ou trois cents personnes...)...
Dans le défilé ça a été la stupeur !!! Les gens se sont tus et se sont mis à me toiser avec réprobation. Je dirais même : avec fureur pour certains d'entre eux...
Et ensuite, comme je ne m'arrétais pas, il en a 5 ou 6 qui sont venus les uns après les autres, menaçants, pour me dire de la boucler : - "Tu t'es trompé de manif ! Va t'en tu n'as rien à faire ici ! etc. etc. ... " Je me suis mis à les engueuler, et je ne suis pas parti…
Heureusement pour moi qu'il y avait pas mal de caméras, et aussi des braves gens qui n'auraient pas accepté que ça devienne violent… Sinon je crois bien que je me faisais bousculer…
Rigolo non ? …
Ménard (ou Ménart) le gourou de "Reporter sans frontières" est trotskiste, soit communiste.
Il leur arrive de lutter pour de bonnes choses (ici, la liberté d'expression), mais ils traînent un boulet intellectuel, ils ne sont pas libres dans le fond, ils sont asservis à une idéologie.