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Soljenitsyne

Comme il était inévitable, la mort d’Alexandre Soljenitsyne a été l’occasion d’un déluge d’hypocrisie. Je comprends que certains aient été choqués par les éructations de Jean-Luc Mélenchon, mais je préfère la franchise de Mélenchon à l’odieuse et dégoulinante hypocrisie de ceux qui rendent hommage à un homme qu’ils ont toujours haï ou qu’ils n’ont jamais compris.

Ils ont fait semblant de participer à l’hommage à Soljenitsyne, mais ils l’avaient enterré depuis longtemps.
En France, non seulement les communistes, mais les socialistes et les radicaux de gauche, y compris les plus anticommunistes (à quelques exceptions près, dont celle de Gilles Martinet), avaient déjà fait la fine bouche (dans le meilleur des cas) en 1974 après la parution du premier tome de l’Archipel du goulag. L’intelligentsia (y compris celle qui était dite « de droite » par la gauche) était tout entière dans l’orbite communiste, et le thème général, ouvertement déclaré ou sous-entendu, était que Soljenitsyne était une menace pour la « détente » et donc pour la « paix »…

Soljenitsyne fut définitivement enterré en décembre 1983, après l’émission Bouillon de culture que Bernard Pivot lui avait consacrée. Je me le rappelle très bien, car j’avais été véritablement choqué, alors, par les articles que j’avais lus, dont un particulièrement virulent dans Le Point ou un magazine de ce genre. Après son discours de Harvard (1978) et ses déclarations à la télévision espagnole (1976), qu’on ressortait pour l’occasion, Soljenitsyne était devenu totalement infréquentable. On n’en parla plus du tout.

Ainsi est-ce dans une quasi-indifférence qu’il se rendit en Vendée, à l’invitation de Philippe de Villiers, en 1993, pour inaugurer le Mémorial des Lucs-sur-Boulogne. Son allocution fut un réquisitoire contre la Révolution française et la révolution en général. Il ne fit même pas scandale.

Alexandre Soljenitsyne n’était ni socialiste ni libéral. Non seulement il critiquait l’état et l’évolution des sociétés occidentales, mais il prônait les valeurs les plus traditionnelles et les plus opposées à la société de décadence. Il osait dire que la liberté se trouve dans l’ascèse et que Dieu est plus important que la démocratie.

J’ai été heureux que la messe de la Transfiguration (qui est l’une des plus grandes fêtes de l’Eglise d’Orient), le 6 août dernier, à l’université d’été de Reconquête, ait été dite pour le repos de l’âme de cet immense témoin de la vérité.

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