L’éditeur et libraire américain Angelus Press a envoyé aux évêques de la Fraternité sacerdotale saint Pie X des questions, à l’occasion du 20e anniversaire des sacres, et publie dans le numéro de juillet de son magazine les réponses de deux d’entre eux, Mgr Fellay et Mgr Tissier de Mallerais.
Du premier, voici sa réponse à la question : Que diriez-vous à ceux qui, en 1988, prédisaient que la Fraternité allait créer une Eglise parallèle ? L’histoire n’a-t-elle pas prouvé qu’ils avaient tort ?
— Aux prêcheurs et prophètes de 1988, nous demanderions seulement de regarder la réalité, la réalité du non-schisme de la Fraternité Saint Pie X, une réalité qui est reconnue par Rome quoi qu’il en soit de ce qu’ils peuvent dire de contraire, ou des menaces qu’ils peuvent brandir.
Et à la question : quelle évaluation, pensez-vous, ferait Mgr Lefebvre de la crise telle qu'elle est en 2008?
— Il dirait exactement ce qu’il disait en 1988. Rien n’a changé.
Voici quelques réponses de Mgr Tissier de Mallerais (dans la traduction de Luc Perrin sur Le Forum Catholique) :
Quel est votre sentiment sur l'état de l'Eglise, après 20 ans d'épiscopat ?
— Jean-Paul II n'a rien fait pour reconstruire la Foi. La grande apostasie s'est amplifiée ; la jeunesse est presque entièrement perdue en impureté et dans les drogues. Le règne social du Christ est complètement détruit par la liberté religieuse et les droits de l'homme. Nous vivons la grande apostasie dont parle St. Paul dans l'épître aux Thessaloniciens: “venerit dicessio primum” (II Thess. 2:3).
Quelle évaluation, pensez-vous, ferait Mgr Lefebvre de la crise telle qu'elle est en 2008?
— Il ne dénoncerait pas seulement le libéralisme — c'était le cas avec Paul VI — mais le modernisme, ce qui est le cas de Benoît XVI: un véritable moderniste avec toute la théorie du modernisme mise à jour ! C'est tellement grave que je ne peux pas même exprimer mon horreur. Je garde le silence (sic). Mais Mgr Lefebvre hurlerait: “Hérétiques, vous pervertissez la Foi!”
Je traduis d’autres réponses qui me paraissent « intéressantes » :
Que diriez-vous à ceux qui, en 1988, prédisaient que la Fraternité allait créer une Eglise parallèle ? L’histoire n’a-t-elle pas prouvé qu’ils avaient tort ?
— Je réponds : où est l’Eglise, mes amis ? Reconnaissez l’arbre à ses fruits. Où sont les fruits, là est l’Eglise. Je ne veux pas dire que l’Eglise se réduise à la Fraternité, mais que son cœur est dans la Fraternité. La vraie Foi, le véritable enseignement, les sacrements non abâtardis : tout cela est dans la Fraternité. Partout ailleurs, il y a un mélange plein de compromis à cause du libéralisme et de la faiblesse d’esprit. L’Eglise parallèle est la nouvelle Eglise de Vatican II : son esprit, sa nouvelle religion ou non-religion.
Beaucoup de catholiques qui avaient commencé à combattre auprès de Mgr Lefebvre se sentent maintenant enclins à unir leurs forces à une Rome apparemment plus conservatrice en ralliant des organisations qui ont un statut plus « régulier » à l’intérieur de l’Eglise.
— Oui, il y a beaucoup de pertes. A cause d’un manque de principes, d’un manque de confiance dans le combat de la Fraternité, cherchant des compromis, voulant la paix, désirant la victoire avant le temps prévu par Dieu. Ces pauvres gens (prêtres, religieux, laïcs) sont libéraux et pragmatiques. Séduits par les sourires des gens au Vatican, je veux dire les prélats de la Curie romaine. Des gens qui sont fatigués du long, très long combat pour la Foi : « 40 ans, c’est assez ! » Mais ce combat-là durera encore 30 ans. Alors ne le cessez pas, ne cherchez pas une « réconciliation », continuez à vous battre !
Que considérez-vous comme les plus grands défis auxquels devront faire face la Fraternité et les fidèles dans les prochaines années ?
— Avant tout, notre persévérance à refuser les erreurs du Second Concile du Vatican. Deuxièmement, notre solidité dans le refus de toute « réconciliation » avec la Rome occupée. (…)
Enfin, pour terminer sur une note plus drôle (bien que l’humour de Mgr soit hélas involontaire) :
Quels livres sont essentiels pour la foi de nos jours ?
— Pour tous, un missel et leur catéchisme. Pour les jeunes gens, des livres sur le règne social de N.S.J.C. Pour les jeunes femmes, des livres de cuisine, de couture et sur l'art de meubler une maison.
(Il n’est toutefois pas vraiment amusant qu’un évêque, après ses propos incessants sur le combat (fight), sans jamais la moindre allusion à l’amour, donne comme « livres essentiels pour la foi » des jeunes femmes des livres de cuisine et de couture… Les talibans ne sont pas loin…)
Commentaires
Complètement fêlés ces pseudo-évêques! ces gourous, devrais-je dire.
Il est drôle de les entendre parler de manque de confiance à l'égard de la Fraternité de la part de leurs fidèles récalcitrants. Quelle est leur attitude vis-à-vis de l'Eglise, une, sainte, catholique et apostolique? Manque de confiance et orgueil, voilà sur quoi repose cette secte!
Je dois avouer que, malgré mon attachement au combat de la Fraternité, je ne peux que rester perplexe et attristé d'entendre un discours comme celui-là. Les termes employés ne devraient pas être ceux d'un évêque. Singulier pasteur que voici, qui ne parle ni d'amour, ni de...fraternité, mais semble figé dans un combat qui est à la limite du caricatural.
Ne pas reconnaître que le temps est venu d'une réconciliation générale, d'une union des forces catholiques trop longtemps dispersées, est faire preuve d'un orgueil démesuré. La grande apostasie dont il parle ne serait que le fruit de Vatican II ? S'il est certain que certaines dérives ont vidées les églises par des célébrations délirantes désacralisant le mystère divin pour n'en faire qu'un spectacle, je ne pense pas que cela soit l'unique raison, ou même la plus importante.
Benoît XVI a grandement contribué à refermer cette blessure, et si le combat de la Fraternité était nécessaire et salutaire, je crois pouvoir dire que, dans l'ensemble, il a été couronné de succès : preuve en est le renouveau du rite extraordinaire, et son succès, notamment auprès des jeunes.
Si la vigilance et le travail n'ont pas disparus, ce n'est certainement pas en se braquant ainsi dans une réaction aussi violente que la Fraternité arrivera à quelque chose de plus que ce qu'elle a déjà obtenu.
Je comprends toutefois que face à l'épiscopat Français, notoirement libéral, cette réaction soit en partie justifiée, mais la manière mériterait plus d'humilité pour être entendue comme le cri d'un combattant du Christ et pas comme celui d'un résistant dogmatique.
Pauvres gens ! Quand je dis qu'il y a de l'islam dans le combat contre la liberté religieuse, les droits de l'homme et l'égalité des sexes, je ne crois pas me tromper : la preuve.
Il ne comprennent pas que le règne de Jésus-Christ ce sont les droits de l'homme, la liberté religieuse et l'égalité des sexes. Ils luttent contre la loi catholique en croyant lutter pour, ces raisonneurs.
Il n'y a pas pires combattants contre le règne du Seigneur que les lefebvristes. Effectivement les talibans ne sont pas loin : quelle pitié !
Il est certain que si j'étais catholique,je ferais partie de la Fraternité;beaucoup de ses positions rejoignent celles de l'Islam.
Je partage pleinement le commentaire de F. de Sinaÿ.
Ceci dit, Si Mgr venait en chaire à Saint Nicolas du Chardonnet demander aux jeunes filles de se concentrer sur leur livre de cuisine et l'art de meubler une maison, je pense qu'il y aurait de l'eau dans le gaz !
C'est le problème des chefs, un peu trop coupés de la base, du terrain.
Il y a tout de même une chose amusante dans les commentaires, c'est celui de "Ramdane Rachid", il est cousu de fil blanc bien qu'il me rappelle la muleta (rouge, comme chacun sait) des toreros.
A part cela, c'est vrai que l'attitude de certains catholiques est étrange. Je suis persuadé qu'une partie du clergé est agnostique (son comportement serait incompréhensible autrement) mais il semble qu'il y ait encore d'authentiques "croyants" parmi les prêtres et les paroissiens et ceux-là risquent d'être perturbés par les propos de Mgr Tissier de Mallerais : Ysengrin a mis le doigt sur un vrai problème car après tout les livres de cuisine peuvent intéresser aussi des garçons (vu l'époque, je suis contraint de préciser: des garçons parfaitement hétéros).Je me demande si MgrT issier n'a pas voulu exagérer consciemment pour animer le débat mais alors il a fait fort...
En réponse à philistin,je préférerais comme pseudo palestinien mais enfin,je respecte donc profondément la fraternité saint Pie x pour deux raisons1)ils ont les mêmes valeurs que l'Islam en beaucoup de domaines2)ils ne nous ont jamais fait de concessions et ils ont respecté dans son intégralité la doctrine catholique depuis le virage de 1962.Ce sont des adversaires implacables mais honorables de l'Islam; on ne peut pas en dire autant de tous les crypto,princes de l'église dont nous nous servons pour notre implantation mais que nous méprisons profondément.Savent-ils d'ailleurs eux-mêmes leur foi!
Voici les livres que je conseille à ces deux évêques. A lire d'urgence cet été :
- "L'art de se taire" de l'abbé Dinouart (éd. J. Millon)
- "Traité de l'humilité et de l'orgueil" de Saint Bernard
- "La messe de toujours" de Mgr Lefebvre où ils découvriront dans certains passages que Mgr Lefebvre n'était pas aussi borné qu'ils voudraient le faire croire notamment en ce qui concerne Vatican II (idem pour les Cardinaux Bacci et Ottaviani ds le "Bref Examen Critique").
- "Mensonge et danger du spiritisme" de Christophe Emile, pour leur apprendre qu'il est dangereux de faire parler les morts.
Plutôt que faire une mauvaise guerre à Rome, en restant bien calfeutrés dans leurs prieurés ou dans leurs limousines noires, ces 2 évêques devraient se mettre à faire un peu d'apostolat, cela leur ouvrirait un peu l'esprit.
Petite info à l'intention de ceux qui pourraient s'exciter pour rien:
RAMDANE RACHID est un troll.
Son nom de courriel est christophedeboulogne.
Il est triste de s'appeler Christophe (celui qui porte le Christ) et de se livrer à des provocations pseudo-islamiques.
Ce qui est plus triste, c'est de lire ce genre de propos des "évêques" de la FSSPX.
Même si leur combat en faveur le rite Saint Pie V a du mérite, je constate comme vous que ces interventions font preuve d'un flagrant manque d'amour.
Et comme dit si bien Saint Jean, nous serons jugés là-dessus uniquement.
Ce qui est plus triste, c'est de lire ce genre de propos des "évêques" de la FSSPX.
Même si leur combat en faveur du rite Saint Pie V a du mérite, je constate comme vous que ces interventions font preuve d'un flagrant manque d'amour.
Et comme dit si bien Saint Jean, nous serons jugés là-dessus uniquement.
C'est triste de lire cette interview car elle démontre que la Fraternité Saint-Pie X est sur la pente sédévacantiste et s'est totalement coupée de Rome.
Aucune réconciliation n'est possible et la "Frat" va finir comme la petite église ; Mgr Tissier de Mallerais annonce dans cet entretien que de nouveaux évêques vont être consacrés...
Il est bien attristant d'assister au bal des faux culs qui précède. Ceux qui profitent des fruits du combat de Mgr Lefebvre sont les mêmes qui crachent sur l'oeuvre qu'il a laissée. A entendre M. Daoudal, le discours des deux évêques est trop viril. Eh bien voilà ce qui manque à notre époque de décervelés remplie d'êtres sans lobe frontal et émasculés : un peu de virilité, vous ne croyez pas? Mais non, il faut que nous soyions tous des guimauves, vautrées dans la lascivité des d'oitdl'hom ! Est-ce cela votre idéal catholique ? Est-ce cela faire preuve d'amour?
Le véritable amour est celui qui se bat pour le bien des autres, qui risque sa peau et sa réputation pour l'autre, pas celui qui satisfait le respect humain et la sensualité de l'autre.
Laisser son prochain dans l'erreur pour ne pas contrarier ses idées est contraire à la charité.
Mais il faut se remettre à l'esprit ces époques du catholicisme belliqueux et triomphant comme sous Clovis, Urbain II et St Louis. Cet esprit de Croisé, vous le négligez, M. Daoudal, comme vous négligez la détermination de la Vierge, forte comme une armée rangée en bataille, à écraser la tête de l'erreur.
Elle ne nous demande pas de cohabiter, dans une respectueuse indifférence, avec l'erreur. Elle ne nous demande pas non plus de porter atteinte à notre prochain, mais de terrasser le mâlin qui est en lui.
C'est par le signe de la Croix que Clovis a vaincu à Tolbiac, pas par celui de la tolérance. Et la Croix, qu'est-elle, sinon le centre de la vie du chrétien, la source de ses souffrances salutaires et l'épée de ses sacrifices méritoires ?
Vouloir la charité sans aucune abnégation ni combat revient à parodier le Sacrifice de la Croix.
Car le Christ, en venant nous arracher à notre concupiscence acquise depuis le péché originel, s'est fait notre Protecteur et notre Sauveur. Il a combattu pour nous, jusqu'à mourir pour notre rachat.
Et du fond de nos canapés moelleux, pouvons-nous rester impassibles et dire : "le combat, quel mot horrible propre aux extrémistes et aux talibans !" ou encore "l'amour du prochain ne suppose pas le combat" ?
Non, nous le pouvons pas, car la recherche du confort, pour les autres comme pour soi-même, est une capitulation, un abandon de notre devoir de chrétien qui est de faire triompher la Vérité. C'est plus que cela une lâcheté, et un reniement du Sacrifice de la Croix.
Le Christ n'est pas mort pour que les hommes soient d'accord entre eux et vivent en paix dans le péché. Il est mort pour que nous marchions vers Lui et seulement vers Lui.
C'est la raison pour laquelle, par charité chrétienne, je me sens obligé de vous reprendre vertement lorsque vous harcelez les défenseurs de l'héritage intégral du Christ, en publiant des extraits d'une interview choisis à votre guise et de plus mal traduits par vos soins.
Cher téméraire, où avez-vous vu que nous crachions sur l'oeuvre de Mgr Lefebvre ? Et en quoi la fidélité à Rome est-elle une preuve que nous nous vautrons dans "la lascivité des d'oitdl'hom" ?
Ce qui est demandé n'est pas d'abandonner le combat, mais de savoir lequel est le bon. Vous vous prétendez être "les défenseurs de l'héritage intégral du Christ" et vous n'écrivez que pour pourfendre ce que vous considérez comme des hérétiques.
Et même s'il y avais de la haine dans nos propos, et ceux de M. Daoudal dont nous sommes les hôtes, serait-ce une attitude chrétienne que de répondre de même ?
A moins que sous votre pseudonyme se cache un théologien brillant (ce que je ne suis pas, du reste), permettez-moi de prendre votre commentaire comme la confirmation que ce qu'une attitude intransigeante peut avoir de stérile, malgré tout l'attrait chevaleresque de la posture du résistant.
Tout comme se demander ce que Mgr Lefebvre penserait de l'Eglise en 2008, imaginer ce qu'un Père de l'Eglise penserait de la Fraternité reste du domaine du romancier. Ne prenez pas vos rêves de croisades pour une réalité, il y a tant à faire ici bas que s'épuiser de la sorte m'attriste.
Il y a eu suffisamment d'empoignades dans les premiers siècles (et parfois musclées) pour arriver à s'entendre et tous marcher de concert que je ne comprends pas que l'on puisse souhaiter un nouveau schisme sur des points qui relèvent eux mêmes de décisions passées prises par des hommes qui n'ont pas toujours été éclairés par l'Esprit Saint.
La Tradition n'est pas un bloc de marbre, immuable, elle est le résultat de siècles d'évolution. L'Eglise a toujours été prudente et n'a jamais vraiment cédé au progressisme, mais tout de même, il faut un moment savoir si nous croyons en la liberté que Dieu nous donne, ou si nous sommes comme les musulmans en train de croire en une Parole révélée, immuable et qui ne doit jamais être discutée.
M. de Sinaÿ, vous devriez rappeler à votre esprit ce passage de la Bible dans lequel Moïse, descendant la montagne qui porte votre nom, brisa dans sa colère les tables de la loi devant l'impiété de son peuple. Vous dites que "la Tradition n'est pas un bloc de marbre, immuable". Reste à la définir. Il s'agit de la transmission par la voie orale de la Révélation et de la loi divine que Dieu à lui-même gravée sur les tables. La Tradition est immuable parce que la Révélation est immuable, et que Dieu lui-même est immuable en sa perfection.
La Tradition n'est pas "le résultat de siècles d'évolution" : elle a parcouru les siècles et le rôle de l'Eglise a été de la faire comprendre aux hommes, en précisant notamment les dogmes qui s'y rattachaient. L'Eglise n'a rien inventé. L'Evangile parle mieux que moi : malheur à celui qui se permettrait de retrancher un seul iota de la parole de Dieu.
Vous évoquez la question de la liberté ainsi que les musulmans. Il n'est nullement difficile de vous répondre. Catholiques et musulmans ont chacun selon leur religion le devoir de croire en une vérité révélée. Les catholiques ont toute la liberté d'accepter la grâce de Dieu ou de la refuser, c''est-à-dire de rester en état de grâce ou de tomber dans l'état de péché. Ils sont libres de suivre le chemin que le Christ leur a tracé, en sachant que c'est le seul moyen de salut. Ils ne sont pas obligés.
Là se situe la différence avec les musulmans qui ne conçoivent pas la foi comme un assentiment de la volonté à la Révélation, mais comme un précepte à observer de manière impérative avec, sans, voire contre la volonté des hommes.
Je ne peux pas répondre à toutes vos allégations. Je voudrais dire simplement que la clarté, la précision, la force de persuasion sont les atouts de notre religion. Le Christ est le Verbe incarné, Il est la Parole par excellence. Et le langage du Christ dans les Evangiles est direct, sans concession. Il touche directement le coeur de l'homme. Chacune de ses phrases peut et devrait même être gravée dans le marbre.
Animés d'une profonde révérance devant le Verbe divin, nous ne pouvons pas tolérer que Sa Parole soit brouillée ou masquée par des raisonnances progessistes anti-chrétiennes. Remettre à l'ordre ceux qui diminuent ou qui change le sens de la Tradition, ce n'est pas faire preuve de haine comme vous le dites, c'est être ferme. Et s'il ne fallait pas être ferme, Moïse n'aurait pas brisé les tables de la loi, et le Christ n'aurait pas chassé les marchands du Temple à coups de ceinture. Mais comment le Christ a-t-Il pû manifester une telle intransigeance à l'égard des marchands et des pharisiens, Lui qui est la Charité même?
Parce que, comme le disait Ste Thérèse, le petit Jésus nous aime à la folie, et Il se refuse à croire que nous fassions le mauvais choix. Il veut tout faire pour nous sauver. Mais Il n'y parviendra pas si nous mêmes ne le voulons pas. Et comment faire ? Suivre sa Volonté, que nous connaissons par la Tradition.
Bravo,téméraire,vos réponses sont magnifiques et la foi inonde votre coeur;je voudrais que tous les chrétiens soient comme vous;encore un peu et je me convertis.
Je suis nul en théologie mais j'essie de comprendre ce que je vois. Il me semble que Benoît XVI est vraiment catholique, chose dont je ne jurerais pas pour certains de ses prédécesseurs . Je ne suis pas capable de soutenir le débat avec certains des commentateurs précédents, mais enfin il me semble que l'Amour et la Charité doivent aussi être pris en compte sans pour autant transiger sur les fondements de la foi catholique (la force de l'Islam c'est précisément qu'il ne transige jamais). L'ennui c'est que la théologie catholique est compliquée (il n'y a pas de théologie en islam, il n'y a que le Coran à la lettre, les querelles entre sunnites et chiites ne sont pas théologiques mais plutôt successorales, si on me passe l'expression). M. Daoudal vient de provoquer une petite tempête rien qu'avec sa note sur Marthe. Et les propos de Mgr Tissier n'ont rien arrangé. Mais au fond ces problèmes font partie de la vie de l'Eglise , souvenons-nous de Pascal et des jansénistes, par exemple. Je conclus donc sur un paradoxe: c'est peut-être justement ces polémiques et controverses qui montrent que l'Eglise est bien vivante car il y a plusieurs demeures dans la maison du père, étant entendu que la Foi et l'Espérance ne vont pas sans la Charité. Et rester charitables entre catholiques ce ne serait déjà pas mal.
Bonjour,
Je n'ai malheureusement pas eu le temps de lire tous les commentaires. Je voudrais écrire juste quelques remarques.
- Disons que Mgr Tissier va un peu loin lorsqu'il dit que rien n'a changé : nous avons la messe de St Pie V. Mais force est de constater qu'il reste très difficile d'appliquer le Motu Proprio.
- Sur la foi, Mgr Tissier a raison : le concile Vatican II condamne dans tous les cas le clergé et le Pape au grand écart permanent, si bien que le message de l'Eglise en devient incompréhensible et a une saveur souvent moderniste. Par ailleurs, les justifications qui ont pu être apportées récemment sur certains points théologiques (le "subsistit in", etc.) relèvent plus du cercle carré que d'une explication claire et convaincante. C'est en tout cas ma perception des choses, mais sans doute ne sais-je pas voir les fruits du Concile que ces expressions ont amenés...
- Je note, en tant que fidèle d'une communauté traditionnelle "en plein communion", que cette communauté, comme beaucoup d'autres, reste limitée dans son apostolat. Du fait de sa position, elle défend publiquement les propos du Pape lorsqu'ils sont conformes à la Tradition, mais elle se tait devant des actes à la limite du scandale (je suis navré de dire cela, moi qui ne suis rien par rapport à notre Pape et à tous les religieux de la communauté en question, mais il faut bien à un moment ou à autre dire les choses telles qu'elles sont...).
- Sur le chapitre de la Charité. Certes, nous devrions toujours être charitables. Mais il nous faut être charitable dans la vérité. Et je crois que se taire en permanence sous prétexte de Charité, c'est précisément avoir une conception fausse de l'amour.
Je vous livre ces quelques remarques qui constituent une défense implicite des propos, certes peu diplomatiques, de Mgr Tissier. La forme de ces propos déplait, mais a-t-il si tort sur le fond ?
Pour finir, une chose me désole tout de même : ceux qui soutiennent mordicus tout ce qui peut venir du Vatican, et notamment du Pape en particulier, profitent souvent des propos parfois excessifs de certains membres de la Fraternité St Pie X pour les faire passer pour des Sédévacantistes en puissance ou pour des fous de Dieu. Cela me paraît injuste, en particulier si on considère les propos de la Fraternité St Pie X dans le contexte général de la crise de l'Eglise et de toutes ses implications.
A bientôt. P. PERRIN.
Le Verbe est certes immuable, mais les dogmes et rites le sont tout de même moins, et l'exemple du Christ nous a montré qu'il fallait passer outre certaines traditions pour aller à l'essentiel du message, l'Amour.
Mon propos est de faire la part des choses entre le message et la couleur de l'enveloppe, si vous me permettez cette image approximative. Sans renier le passer, et sans tomber dans le progressisme le plus débridé, il convient de défendre non seulement une Eglise forte, mais surtout une Eglise unie. Je ne crois vraiment pas que Benoît XVI soit un agent progressiste. Il essaie avec intelligence de rassembler, et les premiers résultats sont à prendre avec une certaine espérance.
J'ai toujours profondément respecté et défendu la Fraternité, et mon souhait est que son message puisse être entendu. Le complot libéral que dénonçait en son temps Mgr Lefebvre était je pense réel, mais, comme je le disais, nous ne sommes plus dans le même contexte, et j'espérais sincèrement que le rapprochement entre la Fraternité et Rome serait réelle, si ce n'est complète. Or ce que je lis là va à l'encontre d'une démarche pouvant aboutir à autre chose qu'une posture de défiance bien trop marquée.
Parler de Rome occupée, par exemple, est exagéré. Alors que Mgr Tissier de Mallerais me touche en parlant de la liturgie, il m'inquiète dans son attitude vindicative. N'oublions pas que la situation française est dans l'application du Motu Proprio, particulière, et que si de nombreuses résistances existent effectivement, cela ne doit pas nous faire confondre la volonté du Saint Siège avec les combats personnels d'évêques progressistes.
Dieu merci, la situation évolue, et je crois pouvoir placer une certaine confiance en l'avenir de notre Eglise. C'est en cela que j'aurais voulu entendre un discours qui soit nettement plus mesuré.
La Loi est immuable, mais je persiste en affirmant que la Tradition n'est pas apparue ex-nihilo. A l'image de certaines communautés, comme les Amish, nous pouvons effectivement choisir de vivre notre Foi par rapport à un référentiel historique de notre choix, mais cela n'est pas tout.
J'ai assité à tous types de messes, et il est certain que j'ai énormément de mal à ne pas voir dans certaines célébrations autre chose qu'un délire collectif qui a plus à voir avec une pièce de théatre d'une troupe auto-gérée que l'Eucharistie. Il ne fait nul doute que la liturgie mérite notre révérence d'humbles pécheurs, et quoi de mieux que le rite ancien ?
Mais à côté de cette évidence, et qui porte ses fruits lorsque l'on voit la vitalité des communautés de religieux et de laïcs fidèles à la tradition, nous ne devons pas oublier que nous sommes également fidèles au Pape. Entre crier son désaccord, se battre pour ce que l'on estime juste, et s'enfermer dans un combat sans merci, il y a un fossé que je n'aime pas et que je redoute.
La réconciliation est peut-être pour vous un leurre, un piège grossier, mais n'est quand même pas un objectif souhaitable? Nous ne parlons pas ici de compromis, ou de faiblesse, de renoncement dans ses convictions, et nous devons nous garder de faire de la politique, activité bien trop humaine, mais garder dans notre coeur que le message du Christ, justement, est bien au delà de nos querelles, que ce message, quelle que soit la forme, est ce qui doit nous unir.
En cela, en cette espérance, je prie pour que la Fraternité continue certes son combat qui a été à ce jour fructueux, mais pas en se posant comme Eglise véritable et seule gardienne de la Tradition.
Après avoir lu l'article, son titre surtout et tous les précédents commentaires ( sauf rares téméraires !), j'en conclue que l'hostilité envers la Fraternité est grande !
Pourtant, les conclusions, développements et analyses des successeurs de Mrg LEFEBVRE sont fidèles à la transission de la Tradition : un constat terrible que l'Eglise est toujours moderniste et mal intentionnée envers ceux qui dénoncent cet état de fait et entendent le combattre.C'est là le vrai combat, non pas seulement sur la messe, la liturgie, les "papiers" officiels des prêtres.
Si l'on compare cependant cette affaire à ce qui a affaibli le Front National, le processus est le même.Certains qui faisaient figure d'extrémistes se sont adoucis jusqu'à former leur propre parti qui n'a réussi à rien sinon à servir de passerelle à la "majorité" parlementaire, pour le profit des ambitions personnelles des dissidents.Ne confondons pas, les dissidents sont ceux qui se sont séparés et non pas le contraire.
Cher @Louis,
Il n'y a aucune hostilité contre la Fraternité SPX, simplement une très grande tristesse et une révolte devant ce gâchis incroyable et la pauvreté intellectuelle (renversante) et spirituelle dont témoigne cette interview, ce raidissement et ce qu'on ressent comme une absence d'humilité.
La situation des vocations est triste en Europe. Il y a une belle place à prendre ne serait-ce que d'un point de vue tactique (sans compter les grâces et lumières de la communion dans la charité catholique sous la bienveillante protection de Benoit XVI).
Tout le monde voit que ce dernier s'expose par cette main tendue après le Motu Proprio. Le refus de la FSPX est d'autant plus révoltant. Qui en son sein pourra contempler le visage du Christ dans sa passion et la blessure de son humble vicaire ?
Souhaitant apporter une petite contribution utile dans le débat et puisqu'il a été question de la liturgie catholique, je suggère à ceux que l'affaire intéresse de consulter le site "paix liturgique", favorable au rite traditionnel mais où l'on s'exprime sur un ton parfaitement propice à un débat serein et pacifique (ce qui ne veut pas dire caramel mou) sur le sujet.
De toute façon il me semble que les controverses entre chrétiens sont nées déjà au temps des apôtres et ça n'a pas empêché l'expansion de l'Eglise.
Pax Domini sit semper vobiscum.
Pour information,rachid ramdane n'est pas un troll mais un musulman mais c'est pratique de le dire pour l'écarter du débat et s'il porte un courriel au nom chrétien,c'est bien son droit dans la société laïque française mais le dévoiler sur le site en dit long par contre sur la moralité de l'annonceur.
Pourtant,il me semble que vous avez bien besoin d'interlocuteurs d'autres religions monothéistes et de vous confronter à eux pour connaître leur point de vue.
Que la paix de Dieu soit sur vous tous!
Rachid randame, dites nous la vérité !
Denis Merlin,je vous ai dit la vérité;je suis musulman,un franco-algérien et je vis dans le 59;j'ai un profond respect pour le christianisme et je crois qu'il y a plus de convergence qui rapproche les croyants des quatre religions monothéistes que de différence face au monde abominable chaïtanique qui se construit et qu'il ne faut pas s'affronter mais au contraire coopérer.
Je connais suffisamment le christianisme à travers des études de droit et de théologie islamique où une année entière y est consacrée et je parle plusieurs langues sémites et je me débrouille en latin et dans quelques autres langues indo-européennes;dans la plus parfaite courtoisie,même si j'ai pas la même foi que vous,il me semble que puisque beaucoup de débats sont centrés sur l'islam que je pourrais vous apporter ma contribution,libre à vous d'infirmer mes propos.
Je suis franco-algérien né à Sidi Bel Abbes et sachez que je fais partie de cette toute petite minorité qui regrette la séparation de la France et de l'Algérie et tous ces épouvantables massacres-encore hier à Tizi-Ouzou -et que je milite pour un rapprochement franco-algérien;l'axe Paris-Alger à mes yeux serait meilleur pour les deux pays que l'engluement de la France dans l'Union Européenne;sachez aussi que je respecte profondément le judaïsme en tant que religion et la communaute juive mais que par contre,je condamne résolument le sionisme et que je milite pour la cause palestinienne.
Je suis marié et père de 7 enfants,4 filles et trois garçons;je suis blanc mais l'Islam n'est pas raciste et j'estime qu'on doit juger les hommes sur leur bonne moralité;Dieu a mis en nous la conscience morale et c'est Kant qui disait"deux choses m'émerveillent, le ciel étoilé et la loi morale en moi"
J'ai beaucoup lu,beaucoup voyagé et je m'occupe d'une association religieuse;la vertu que je préfère,c'est l'humilité parce qu'elle ouvre les portes du ciel et la conversation intéressante est avec le ciel:nous sommes créatures éphémères ,nous tous les hommes ,nous venons de Dieu et nous retournons à Dieu et combien court est notre hadj sur cette terre et voilà un peu l'homme que je suis.
J'aime également la France d'un amour profond et je suis prêt à la défendre au péril de ma vie;en fait,j'ai deux amours,la France et l'Algérie et j'aime mes deux patries sans pitié comme on dit à Alger,c'est à dire très fort et souvent je pleure en songeant à leurs situations lamentables actuelles.
lapinos,j'estime mais encore une fois je juge de l'extérieur que l'église catholique a gardé son cap doctrinal jusqu'au concile Vatican II,c'est à dire juqu'à la fin du pontificat de Pie XII et qu'ensuite il y a eu des innovations blâmables,en islam,on dirait des bidas;la Fraternité Saint Pie X me paraît par contre avoir gardé cette pureté doctrinale avec toutefois une certaine sécheresse confinant à une possible fossilisation;avec le pontificat de Benoît XVI,il y a de nouveau affirmation marquée de la tradition.
Kant était un professeur de philosophie de Koenisberg, actuellement Kaliningrad,ex-Prusse orientale;je l'ai cité parce qu'à l'époque,il m'avait impressionné mais je me doute bien qu'il existe des penseurs chrétiens français traditionalistes
Et je suis désireux de les connaître;pouvez-vous me les indiquer?Est-ce que le peuple français fait partie des bricoleurs et artilleurs;j'avoue que pour moi,votre dernier paragraphe est assez hermétique.
lapinos,je vous remercie bien vivement de toutes ces précisions et aussi pour les différents auteurs que vous m'indiquez;je peux les lire dans le texte;je connais Bernanos,sous le soleil de satan et les grands cimetières sous la lune et j'apprécie beaucoup Charles Péguy"heureux ceux qui sont morts pour une patrie charnelle",ses vers sont magnifiques et parlent à l'âme;par contre Léon Bloy et l'abbé Tardif de Moidrey,je suis totalement ignorant sur ces auteurs;je vais me procurer ces ouvrages et je vous indiquerai leur résonance en moi.
De la même façon que nous avons l'arabe littéraire pour nos livres,le Coran Sharif et les hadiths et nos namazs alors que si nous utilisions les 30 ou 40 langues qui en sont issues,nous irions vers l'éclatement,j'approuve l'utilisation du latin par la Fraternité saint Pie X et vous notez très justement que c'est un signe de son attachement à l'universalisme chrétien.
Bravo à Mgr Tissier pour avoir dit la vérité. Oui, l'Eglise conciliaire est moderniste; c'est incontestable ! Les sacrements, les dogmes ont changé, l'œcuménisme règne, les pires hérésies sont tolérées (liberté religieuse, droit de l'homme...)... n'est-ce pas du modernisme, ça ? Et je rappelle que le modernisme est une hérésie multiplement condamné par Saint Pie X !
Avec l'hérésie, pas de pitié !